Une phrase, une simple phrase a le pouvoir de mener jusqu'à l'amour, avec un grand A.
 
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Family values. | Ysraela

Ysraela M. Rivera
Ysraela M. Rivera
Membre
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Date d'inscription : 17/02/2017
Sam 18 Fév - 1:06
Ysraela M. Rivera

Ysraela M. Rivera

I'd be extremely precautious, if I were you. For I'll rip your throat apart at the earliest opportunity. And, well, I guess that would be unfortunate.

nom Rivera
prénom Ysraela Maria
âge 27 ans
née le 16 août 1989
origines colombienne et trinidadienne
classe sociale aisée ferait un piètre euphémisme
habitation Manhattan

mon avatarOC by Siobhanchiffon

sexe femme
nationalité colombienne naturalisée américaine
métier baronne de la drogue sous couvert de l'empire immobilier Rivera
statut divorcée
Orientation Sexuelle hédoniste

La Phrase - Caractère

« Should I assume that someone hears me when I pray ? - Dois-je présumer que quelqu'un m'écoute quand je prie ? », s'était amusé Dieu à écrire dans sa chair, comme un augure, le présage qu'on répondrait à ses appels et satisferait ses volontés. Ysraela le porte avec fierté, à la manière d'un tatouage pleinement assumé.

Mais cette étrange croyance populaire qui veut qu'une simple phrase lui désigne un jour son âme sœur lui est difficilement concevable. La jeune femme sait pourtant que certaines personnes sont faites pour s'aimer ; le couple que formait ses parents était la preuve vivante de la compatibilité de deux êtres. Cependant, si elle imagine sans mal que d'autres puissent réellement se trouver grâce à de simples mots, elle est incapable de se figurer dans cette situation. Incapable de se représenter son avenir avec un seul et même homme. Car Ysraela, volage et séductrice, est une femme libérée qui apprécie la liberté simple des relations sans lendemain.
D'aucuns auront déjà eu le culot de déchiffrer sa Phrase afin de l'aborder plus facilement. Ils avaient espéré la faire tomber dans un piège sans savoir que ce dernier finirait pas se retourner contre eux de manière plus ou moins inattendue.

Ysraela est une femme nuancée et versatile, une lame à double tranchant. Tantôt douce comme un matin de printemps, tantôt monstre comme une tornade ravageant tout sur son passage. Elle est changeante, comme la lune, comme les saisons ; et c'est cet aspect de sa personnalité qui intime aux personnes qui l'approchent d'être prudentes et précautionneuses en sa présence. Excellente actrice, la jeune femme dispose de ce don des dieux qui offre de savoir changer de masque selon son interlocuteur. Ainsi, elle ne laisse entrevoir de sa personnalité que ce qu'elle veut bien offrir au monde, et prend grand soin de contrôler l'image qu'elle renvoie.

Aux yeux de la masse, la Colombienne est cette personnalité d'affaires accomplie, cette stratège passée maître dans l'art de la gestion et de la diplomatie, qui détient les clés d'une bonne partie des bâtiments de la ville et règne en maître sur son territoire. L'Impératrice est une capitaliste connue et reconnue de tous ; un requin capable de balayer ses opposants sans même avoir à quitter sa tour d'ivoire ; une femme qui, du sommet de la chaîne alimentaire new-yorkaise, défendra coûte que coûte les intérêts du Saint Empire Rivera et de sa famille, dût-elle y laisser la vie. Ysraela est une élégante qui gravite dans les hautes-sphères de la Grosse Pomme et ne se soucie que peu du petit peuple, une puissante au bras long qui joue de sa réputation pour obtenir ce qui lui fait envie, une araignée qui tisse sa toile parmi l'élite et tient entre ses mains le service trois pièces de quelques hommes d'importance.

Ce si charmant et ô combien détestable portrait n'est en réalité que la partie émergée de l'iceberg. Et Dieu seul sait que les racines de cette montagne de glace sont profondes, qu'elles s'insinuent jour après jour dans le système babylonien et s'étendent, sournoises, tentaculaires.

Sous son loup de joyau mondain, derrière ses beaux sourires et ses apparats, se tient le mariage parfait du vice et de la vertu. Ysraela est la résultante acerbe mais probante d'une famille qui a construit son empire souterrain dans le sang et les larmes, par le poing et les armes. Tous les royaumes se seront érigés sur une montagne de cadavres. Le Cartel de Florencia n'aura échappé à cela. On lui avait imposé, enfant, ce monde de brutes qui se tuent et s'assassinent pour quelques flocons de poudre blanche et quelques dollars ou pesos rendus poisseux de sang. Et la jeune femme s'y sera forgée avec une facilité déconcertante, jusqu'à devenir la digne héritière de son père, et de son père avant lui. Elle est le bras de leur vengeance, le pantin volontaire de leurs haines et leurs colères. Une femme trop fière et souvent orgueilleuse qui ne reculera jamais devant rien ni personne. La Colombienne est incapable de plier, de courber l'échine face à ceux qui la voudraient ployée.
On lui avait trop tôt appris que les autres voulaient la guerre et qu'un jour, elle la voudrait aussi. Sans être réellement belliqueuse, Ysraela impose son nom par la force et les menaces, peu scrupuleuse quant aux dommages collatéraux qu'elle laisse dans son ombre. La jeune femme n'est pas violente. Elle est, d'une certaine manière, une forme de violence. Les lois et l'existence d'autrui lui importent peu. Toutes paraissent étonnamment insipides lorsqu'il est possible d'enfreindre les premières et d'abréger les dernières d'un simple claquement de doigts, hochement de tête, ou d'une malheureuse pression sur la gâchette. Triste constatation de voir comme les mains d'une si belle femme peuvent être tâchées de sang.

Ysraela est craquelée de péchés qu'aucun prêtre ne sera jamais plus capable de laver. Son âme n'est qu'un amas écœurant de noirceur, un fragment d'être qui attend la damnation. Elle sait pertinemment que son Dieu s'est détourné d'elle il y a bien longtemps, la laissant seule avec les démons qui la rongent. Et pourtant, la jeune femme, pieuse, s'évertue à l'invoquer, à s'adresser à lui dans ses prières ou dans ses moments de doute, à implorer sa miséricorde lorsqu'elle croit venir la mort.

Quelque peu paranoïaque, Ysraela redoute qu'on la plonge prématurément dans un sommeil éternel ; une peur viscérale justifiée par l'inclinaison macabre qu'ont les narcotrafiquants à se voir rafraîchir les idées d'un trou entre les deux yeux. Aussi se révèle-t-elle méfiante, par instinct de survie. Elle se défie du monde puisqu'elle sait que n'importe quelle rencontre peut précipiter sa chute, comme celle du Cartel. La Colombienne est bien souvent accompagnée d'une ou deux armoires à glace qui la rendent presque impossible à approcher. Elle est celle qui approche. Celle qui choisit. Celle qui sélectionne si oui ou non une âme ou une autre aura l'honneur de la rencontrer.

Si sa confiance ne s'achète pas, elle peut être gagnée à force de peines et de sueur. Ysraela fait partie de ces personnes cartésiennes qui jugent par les actes plus que par les mots. Le temps des hommes de parole est depuis longtemps révolu. Les promesses, aussi belles soient-elles, n'ont que peu de valeur à ses yeux. Ceux qui se trouvent directement sous ses ordres doivent leur place à leur mérite. La Baronne les berce d'un ersatz d'affection familial. Mais tous savent qu'elle ne les pleurera pas s'ils venaient à disparaître. N'importe quel maillon de l'immense chaîne du trafic de cocaïne est remplaçable. Et Ysraela reste ce qu'elle est : une leader-née qui a besoin d'hommes, non d'amis, pour exécuter ses ordres. Son véritable amour va à sa famille. À son petit frère, pour qui elle s'inquiète constamment. À sa grand-mère, qui aura participé à faire d'elle une femme forte et indépendante. Rafael et Gabriela ont plus de valeur que tout l'or du monde, et pour eux, elle sacrifierait tout ce qu'elle a, de sa vie à son âme.

Ysraela n'est pas une personne que l'on aime. On l'apprécie tout au plus, lorsqu'on ne la hait pas. On envie et déteste son succès professionnel, sa beauté, ses fréquentations bien placées, ses manières, la façon hautaine et méprisante qu'elle a de contempler le monde. Elle est une amante complice, une amie infidèle, la lame acerbe dans votre dos. Particulièrement discrète sur ses activités personnelles et sur son histoire, la jeune femme n'hésite jamais à écourter les conversations qui tendent dangereusement vers son passé. Elle est la seule propriétaire de sa vie privée et ne supporte pas que des étrangers tentent de s'en mêler ou d'y entrer. La Colombienne est une femme solitaire qui n'a pas d'amis, par choix comme par dépit, mais qui est pourtant constamment entourée. Toute l'ironie de cette supercherie se constate lorsque, dans les rares moments où une épaule amicale s'avère nécessaire, Ysraela se retrouve bloquée devant son répertoire. S'il déborde de noms, aucune des rencontres qu'elle aura fait par le passé n'aura jamais dépassé le stade de connaissance superficielle.

Ysraela est une nature calme qui sait faire preuve d'une patience infinie lorsqu'elle est justifiée. Elle observe la vie avec recul, analyse avant de juger, songe avant d'agir. La Baronne est une personne prudente et réfléchie, avertie, qui ne foncera jamais tête baissée par crainte de tomber dans la gueule du loup. Elle orchestre son environnement et chaque seconde de sa vie avec brio. Véritable maniaque du contrôle, la jeune femme ne supporte pas qu'une situation lui échappe ou se retourne contre elle. Perfectionniste jusque dans les moindres détails, elle ne peut d'ailleurs s'empêcher de surveiller les tâches qu'elle délègue afin d'être certaine que les choses soient bien faites.
S'il est plutôt difficile de la faire sortir de ses gonds, franchir ses limites peut s'avérer risqué. Ysraela est une âme impétueuse et sauvage. Un démon autoritaire et dominateur. Un torrent bouillonnant. Bouillonnant de rage, de passion, de haine, de sensualité. Sa voix ferait trembler les murs. Ses colères, aussi rares s'avèrent-elles, éclateraient des mondes. Ysraela est un esprit torve, une femme dangereuse et vénéneuse, un poison, une tempête qu'il vaut mieux ne pas avoir pour ennemie. Une main de fer dans un gant de velours, qui vous étranglera à peine vous la serrerez. Elle est un serpent, une créature vile et insidieuse qui attaque pour blesser, pour tuer.
Physique
Il y a des femmes que personne ne voit, qui ne comptent pas. Des beautés discrètes qui errent, qui valsent. Des ombres qu'on ignore. Des êtres qui s'ignorent.
Ysraela ne s'ignore pas.

Dieu sait pourtant qu'il pourrait être facile de la sous-estimer, son physique ne laissant aucunement présager la femme qu'elle est en réalité. Du haut de son mètre soixante-quatre, Ysraela ne paraît pas bien imposante. Il semble qu'un rien pourrait la renverser, un coup de vent la faire s'envoler, une étreinte trop brusque briser ses courbes délicates. Et pourtant, elle est cette silhouette fine et élancée qui se meut avec l'aisance de ceux qui savent pertinemment que le monde leur appartient, et qu'ils pourraient le faire éclater d'un simple claquement de doigts. Elle est cette aura puissante et sombre qui intimide et alourdit l'atmosphère autour d'elle. Ce monstre grimé d'un beau visage et de sourires radieux, affublé d'un corps bien fait sur lequel les souffles aiment à s'écraser, les respirations à se briser. Sur lequel les baisers se perdent, comme des confessions faites à demi-mot, murmurées.

Une féminité insidieuse et une sensualité violente émanent de la Colombienne. Sa beauté marque, brûle. Et quand bien même sa poitrine se révèle plutôt petite, elle n'empêche en rien l'harmonie de ses courbes, s'accordant même parfaitement à sa taille fine. Ses jambes fuselées lui confèrent une démarche féline et assurée, comme si chaque nouvelle foulée la menait vers un but qui échappait à tous sauf à elle. Ses hanches parfaitement équilibrées hantent les pensées et manquent aux doigts languis des amants qui, curieux, s'interrogent sur l'étrange relief qui les orne. Car de part et d'autre de son bassin sont gravés dans sa peau de petits ronds plus ou moins cicatrisés : le compte des âmes que ses mains auront elles-même arrachées. Et, lorsqu'on lui demande quelle signification se cache entre ces étranges scarifications, une même réponse vient desceller les lèvres d'Ysraela : « Je compte le temps ». Le temps qu'il lui faudra avant de rejoindre ses fantômes. Le nombre de vies qu'elle pourra prendre avant que le couperet ne tombe.

Sa peau clairsemée de grains de beauté a la couleur chaude et caractéristique du caramel. Elle est froide, comme celle d'un serpent ; douce lorsqu'elle n'est pas tâchée de scarifications. Les quelques cicatrices et vergetures qui l'auront marqué au cours de sa vie ont depuis longtemps disparu sous le coup d'interventions dermatologiques. Seul demeure le stigmate qui transperce sa main gauche de part en part, vestige de la puissance de sa famille, de la crainte qu'ils inspiraient à leurs ennemis. Il n'est pas rare de voir la jeune femme le masser dans un réflexe d'automate perdu dans ses pensées et sa réflexion.
Un parfum envoûtant aux notes de santal flotte sur son épiderme, enveloppant l'air de fragrances orientales, imprégnant les draps dans lesquels elle s'abandonne.

La masse indisciplinée de sa chevelure tombe en une cascade vaguement ondulée jusqu'au creux de ses reins, masquant sa nuque, cachant son cou gracile, son port de tête altier. Ses longues mèches chocolat encadrent un visage fin au dessin doux et aux traits harmonieux. Un nez droit surplombe des lèvres pleines dont l'arc laisse présager une voix suave. Une voix grave, pour une femme de sa carrure, qui charme et séduit, qui résonne d'un interdit charnel propre à l'ivresse du sexe, qui blesse autant que ses yeux. Ses prunelles ambrées aux nuances jaspées, dans lesquels les regards aiment à se perdre ou à s'oublier, peuplent et possèdent les souvenirs des amants trop vite oubliés.

Ysraela est une femme sophistiquée, l'archétype sublimé et vicié des plaisirs mondains, enserrée dans son écrin de tissus riches et de pierres fines. Ayant toujours été habituée à ce qu'il y avait de plus beau et de meilleur en ce monde, la Colombienne ne se refuse jamais rien. Elle soigne son apparence avec une minutie raffinée qui pourrait presque la faire passer pour une femme superficielle, le physique étant un point crucial dans sa profession. Les plus grands noms de la mode, les créateurs en vogue, les nouveaux talents oubliés la saison suivante s'affichent dans son immense garde-robes. Le bon-goût dont elle fait preuve lui offre de coupler à la perfection séduction et élégance, pour le plus grand plaisir des yeux alentours. Constamment juchée sur des talons hauts qui affinent sa silhouette galbée, Ysraela sera rarement aperçue sans quelques bijoux empruntés à la haute-joaillerie. Perles et pierres précieuses coulent à son cou, gouttent à ses oreilles, glissent à ses doigts fins. Si elle s'en lasse et s'en délaisse avec une facilité déconcertante, elle ne quitte pour autant jamais l'anneau d'or qui ceint son annulaire gauche. Un anneau simple, modeste, qu'elle aura fait former de la médaille de baptême de sa fille, et qui passe fréquemment pour une alliance.


Histoire

Florencia, Colombie, 07 août 1996

L'Empereur Rivera tournait en rond comme un lion en cage. Il fulminait d'une rage sourde et brutale qui menaçait d'éclater à la face du monde à chaque instant. Autour de lui, une petite troupe s'affolait, courant, enchaînant les coups de fil, sortant de la pièce pour y revenir quelques secondes plus tard. La maison était en ébullition depuis la disparition d'Ysraela. La petite s'était évaporée dans la nature à sa sortie de l'école, sa grand-mère ne l'ayant trouvé nulle part, sa maîtresse assurant qu'elle était partie avec un adulte qui s'était dit envoyé par la Famille.
Les soupçons allaient bon train, et pour cause : le Cartel de Florencia avait de nombreux ennemis. Mais aucun ne serait assez inconscient pour s'en prendre directement à la fille de l'un des plus gros narcotrafiquants du pays. C'était du moins ce que Luis espérait. Il y avait un code d'honneur, une vieille tradition atavique qui interdisait au crime organisé de s'en prendre aux enfants. Celui qui enfreindrait cela paierait de sa vie. Le père Rivera s'en assurerait personnellement.

Luis s'immobilisa lorsque l'un de ses plus proches hommes de main s'approcha. L'Empereur de la cocaïne saisit le petit homme au collet, approchant son visage tordu de colère du sien. Il espérait de bonnes nouvelles, mais n'eut droit qu'à la réponse habituelle. Ils ignoraient toujours qui son aînée avait bien pu suivre, et les intentions que cet inconnu pouvait bien avoir.

« Retrouve l'enfoiré qui a pris ma fille. Ou je brûlerai chaque maison, crucifierai chaque habitant de cette ville maudite pour le retrouver moi-même ! »

Il envoya promener son subalterne à l'autre bout de la pièce, reprenant le fil de ses cent pas, les poings serrés, la mâchoire crispée. Une employée au souffle court fit soudain irruption, porteuse de nouvelles prometteuses : on avait retrouvé la petite.

*

De lourdes larmes roulaient sur les joues rondes et rougies de pleurs d'Ysraela. Elle ne parvenait pas à se calmer malgré la présence d'un membre de confiance du Cartel. Sa petite main enveloppée d'un bandage blanc rendu poisseux de sang lui faisait affreusement mal, la peur électrisait encore ses muscles. Ses souvenirs étaient brumeux, confus. Mais elle se rappelait des paroles qu'on lui avait intimé de dire à son père lorsqu'elle le reverrait. On lui avait expliqué que cette petite poésie qu'elle aurait à réciter lui éviterait de se retrouver avec un trou dans la main droite, assorti à celui qu'elle avait à gauche.

La voiture s'immobilisa dans l'allée gravillonnée de la résidence. La gamine en ouvrit la portière et en sauta à une vitesse ahurissante. Elle courut se réfugier dans les bras de Luis qui venait de pousser la porte d'entrée de la villa. L'Empereur prit sa fille dans ses bras, la berçant lentement pour apaiser sa peine et sa peur. Il l'entraîna à l'intérieur, une main sur ses cheveux bruns, l'autre la soutenant. L'homme déposa son enfant sur l'un des canapés du salon. Son regard sombre se posa sur la main blessée d'Ysraela qu'il entreprit de défaire de son bandage.

Gabriela entra subitement, le petit Rafael alors âgé de trois ans dans ses bras. Elle retint un cri en voyant le sang qui s'échappait de la plaie de sa petite-fille. Le trou parfaitement exécuté qui traversait la main de la petite lui souleva le cœur. Elle avait vu bien des blessures au cours de sa longue vie d'épouse et mère de narcotrafiquant. Mais jamais encore elle n'avait constaté qu'un Colombien était assez fou pour s'en prendre à une enfant innocente. La sexagénaire confia son petit-fils à une employée de maison et la congédia. Le garçon était bien trop jeune pour avoir à endurer pareil spectacle. Gabriela s'approcha, attrapa Ysraela pour l'asseoir sur ses genoux. Elle embrassa sa tempe, la couvant de tout l'amour dont elle était capable, espérant la rassurer quelque peu.

Ysraela renifla bruyamment, ses petits yeux ambrés passant de sa main gauche au visage tendu de son père qui désinfectait sa blessure.

« Papa … Ils ont dit que tu ne dois pas aller plus loin que la rivière. Elle sanglota. Ils ont dit qu'ils prendraient Rafael la prochaine fois. Elle fondit en larmes. Tu les laisseras pas faire de mal à Rafael, hein ? »

Luis hocha la tête. Ses prunelles noires heurtèrent celles de sa mère qui réalisait l'ampleur des paroles de la petite. Les plantations du Cartel s'étaient récemment étendues à l'Est, empiétant de quelques dizaines de kilomètres sur le territoire d'une organisation opposante qui compensait son manque de pouvoir par la violence de ses actes. En matière de punition, la préférence de ces fanatiques allait aux stigmates.

Le patriarche fronça les sourcils. Ils paieraient cher leur affront.


_________________________


New York, 23 février 2014

La réunion l'assommait depuis plusieurs heures déjà. Une vingtaine de représentants de l'entreprise et d'employés discutaient du nouveau bâtiment que les Rivera prévoyaient de construire sur un terrain fraîchement acquis dans l'Upper East Side. De tous les architectes qui avaient eu à travailler sur le projet de la façade de l'immeuble, aucun n'avait su retenir l'attention du Conseil d'Administration. Une tension lourde pesait dans la salle ; Ysraela pouvait ressentir la déception des architectes lorsque leurs propositions se faisaient balayer. Il lui semblait entendre la difficulté avec laquelle les hommes déglutissaient chaque fois que Luis hochait la tête pour signifier son mécontentement ou sa déception.

Elle s'apprêtait à se redresser dans son assise lorsqu'une peur soudaine et viscérale lui vrilla les entrailles, manquant de lui couper le souffle. Elle sentit son cœur manquer un battement, mais ne l'entendit pas repartir. La panique lui serra la gorge. Un courant glacé refroidit son corps. Quelque part dans son esprit venait de s'allumer l'étincelle d'une frayeur qu'elle n'avait jusqu'alors jamais connue.

« Ysraela ? »

Elle releva des yeux terrorisés et embués de larmes vers son géniteur qui l'interpellait, le front barré d'inquiétude. La Colombienne prit appui sur la table de réunion pour se redresser, nauséeuse. Elle murmura quelques excuses confuses dans sa langue natale avant de sortir de la pièce. L'air du couloir lui l'effet d'une rasade d'air glaciale qui tentait de la noyer, et elle dut se retenir au mur pour ne pas chanceler. Ysraela s'immobilisa quelques secondes pour mieux reprendre ses esprits. Lorsqu'elle fut certaine de pouvoir avancer sans tituber, elle chemina précautionneusement jusqu'aux grands ascenseurs de verre, ses jambes encore cotonneuses. La brune se faufila entre les portes de l'élévateur, frappa plusieurs fois le bouton de l'étage désiré avant de s'adosser à l'une des vitres qui offraient une vue imprenable sur le quartier. Elle ne ressentit même pas l'habituel vertige qu'elle avait chaque fois qu'elle se trouvait dans les immenses tours Rivera. Son esprit était bien trop occupé à tenter d'analyser le malaise qui l'avait prise pour ne serait-ce que remarquer la hauteur à laquelle elle se trouvait. L'angoisse la rongeait. Anxieuse, elle massa la cicatrice de sa main senestre, les sourcils froncés.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent enfin, et Ysraela bondit dans le couloir, pressée de retrouver le confort rassurant de son bureau. Elle fila droit devant elle, la mine grave, ne prenant pas même la peine de saluer sa secrétaire qui nota immédiatement le trouble de sa patronne. Elle se réfugia dans son cocon, refermant le panneau de bois derrière elle. Un long soupir de soulagement franchit ses lèvres nouées. Ysraela s'avança jusqu'au bar, attrapa la carafe d'eau que son employée avait eu la délicatesse de remplir avant qu'elle ne revienne. Le goût insipide du liquide la fit quelque peu grimacer ; à croire qu'on lui avait servi l'eau du robinet. Elle fouilla la poche de son blazer pour en sortir son cellulaire qu'elle abandonna lâchement sur le plan de travail du meuble. Il était seize heures dix-sept. La brune s'écroula dans le canapé de cuir non loin. Elle posa les coudes sur ses genoux, prit son visage dans ses mains, ferma les yeux quelques instants.

Les secondes passèrent, les minutes peut-être. Le silence béni de la pièce fut brusquement parasité de vibrations. La jeune femme bondit sur ses jambes, s'approcha de son téléphone portable qui s'agitait sous le coup d'un appel entrant.
La brune décrocha difficilement, la main gauche tremblante. Elle ne reconnut pas la voix de sa grand-mère, à l'autre bout du fil. Elle peina à discerner, à travers ses sanglots, la triste nouvelle que la femme qui l'avait élevée avait à annoncer. Ysraela ne réagit pas, les yeux dans le vague. Perdue. Assommée. Comme si une partie d'elle venait de lui être enlevée. Elle n'entendit pas les pas de son frère dans le couloir, ou même la porte du bureau qui s'ouvrait. Elle ne sentit pas les bras de Rafael autour de ses épaules frêles, la main de son cadet qui prenait son portable pour essayer de comprendre ce qui la mettait dans cet état. Elle ne sentit pas le poids des larmes qui creusaient des sillons sur ses joues. Elle ne sentit pas son cœur qui se brisait.

*

Florencia, Colombie, 28 février 2014

Ysraela, assise sur les dalles froides, fixait la mosaïque bleutée de ses yeux éteints. Un frisson écœurant remonta son dos. La jeune femme entoura ses jambes de ses bras minces. Elle posa son front sur ses genoux, les paupières closes. Un hoquet déchirant lui souleva la poitrine, et elle fondit en larmes, ses sanglots brisant la nuit.

Ils avaient vidé la piscine depuis l'incident.

Le bruissement de pas dans l'herbe lui fit relever la tête. Ysraela balaya le jardin du regard. La silhouette fatiguée de sa grand-mère lui apparût dans la pénombre. La vieille femme s'approchait lentement, sa marche rendue difficile par l'absence de sa canne qu'elle ne quittait habituellement jamais. Gabriela geignit en s'asseyant à ses côtés. Elle passa ses mains ridées sur les traits d'Ysraela pour essuyer ses larmes. Voir son enfant ainsi la tourmentait. Dieu qu'elle aurait voulu prendre ses pleurs et son mal.

« Pequeña, tu vas attraper froid. Viens, rentrons. »

Ysraela secoua son doux visage défait. Elle n'avait même pas la force de se relever. La vie l'avait quitté cinq jours plus tôt. Elle ne parvenait pas à faire semblant. Elle ne pouvait pas prétendre que tout allait bien quand tout allait mal. Elle ne voulait pas faire comme si la vision de la piscine ne lui soulevait pas le cœur. Elle ne souhaitait pas qu'on l'aide, qu'on lui dise que tout irait bien, que le chagrin finirait par s'en aller, que la douleur passerait. Elle voulait simplement rester là, et mourir. Oublier la vie, oublier le monde, faire taire cette peine qui l'empêchait de dormir, de respirer, d'avancer.

« J'aurais dû rentrer plus tôt. J'aurais dû revenir dimanche soir, comme nous l'avions convenu. J'aurais dû … elle serait encore là si je n'étais pas restée à New York. Elle serait encore là ... »

Un nouveau chapelet de sanglots secoua le corps si frêle de la Colombienne. Elle se haïssait. Si elle n'avait pas repoussé son vol pour Florencia dans le simple but d'assister à une réunion qui ne nécessitait pas sa présence … Si elle était venue la rejoindre …

La villa familiale des Rivera se trouvait affreusement silencieuse depuis le vingt-quatre. Federico n'était pas là. Luis lui avait imposé de vivre à l'hôtel quelques jours, le temps que sa fille se remette de ses émotions. Ysraela n'était plus que l'ombre d'elle-même, le fantôme de la mère qu'elle avait un jour été. Quelque chose en elle s'était brisé lorsqu'on lui avait appris que sa fille de quatre ans s'était noyée.


_________________________


New York, 13 octobre 2015

La porte du bureau s'ouvrit lentement sur Federico qui entra en silence. Un rictus prédateur se ficha sur ses lèvres lorsqu'il aperçut la silhouette féminine de sa femme, ses courbes délicieusement mises en valeur par sa nouvelle robe de grand couturier qu'elle avait dû acheter il y a peu. Le pas décidé, il se glissa jusqu'à la jeune Colombienne qui contemplait le paysage urbain à travers la baie vitrée démesurée de son immense bureau. Sa main gauche suivit la cambrure de son dos, passa sur ses côtes alors qu'il se pressait contre elle. De sa main droite, il dégagea les cheveux bruns de son amante pour mieux accéder à sa nuque. Il écrasa un baiser immédiatement refréné par la voix sombre de la femme d'affaires.

« Regarde sur le bureau. »

Elle ne lui accorda pas même un regard lorsqu'il se détourna pour s'approcher de l'immense table de bois, une boule d'anxiété au ventre. Les yeux du Portoricain heurtèrent violemment les papiers de la procédure de divorce dont elle lui avait plusieurs fois parlé sans qu'il ne l'ait jamais réellement prise au sérieux. Federico claqua rageusement ses paumes contre le bureau, une grimace tordant ses traits si beaux.

« Ysra, ma puce, je t'en prie, ne sois pas stupide …
- Signe, siffla-t-elle entre ses dents. Ne me force pas à me débarrasser de toi d'une manière autre qui risquerait de ne pas te satisfaire. »

Elle croisa ses bras sous sa poitrine, imperturbable, le regard toujours planté sur les gratte-ciels alentours. Ils s'étaient mariés trop tôt, lorsqu'elle n'était encore qu'une jeune fille de dix-huit ans qui espérait et songeait à l'amour. Pour satisfaire les caprices de leur famille. Pour les affaires. Elle l'avait aimé quelques années, cet homme si beau. Elle avait cru toucher à une parcelle de bonheur lorsque leur fille avait vu le jour peu après ses vingt ans. Mais le temps avait fini par faire son œuvre ; et les sentiments qui avaient pu l'animer finirent par se dissoudre. La mort de leur enfant fit éclater le peu d'affection qu'elle portait encore à son époux. Federico n'avait dès lors plus eu qu'un rôle stratégique pour le Cartel. Un rôle qui avait manqué de réduire l'empire des Rivera en poussières.

Le trentenaire se retourna, désemparé. Ses yeux cherchèrent désespérément un contact visuel que sa compagne ne consentit pas à lui accorder.

« Mais bon sang, ça fait huit ans Ysra ! Comment tu peux songer à nous faire ça ?
- Je t'en prie, épargne-nous ce pathos. Tes conneries ont bien failli couler nos affaires, tu pensais sincèrement t'en sortir si facilement ?
- Tu peux faire une croix sur ton marché aux Caraïbes si tu officialises ça, cracha le trentenaire. »

Un rire amusé secoua sa poitrine. Ysraela daigna enfin quitter sa contemplation. Elle pivota sur ses talons et planta un regard acéré dans celui de son époux. D'un pas assuré, elle franchit la distance qui les séparait. Federico avait toujours été plus grand qu'elle, c'était ce qui l'avait séduit, en partie. Malgré ses hauts escarpins, la métisse restait bien plus petite. Et pourtant, elle le sentit frémir d'inquiétude lorsqu'elle arriva à sa hauteur. Car, en dépit de sa petite taille, quelque chose au fond d'elle la faisait aisément passer pour un titan, un géant qui pouvait balayer la vie d'un simple revers de main.

« L'accord avec les Caribéens a été conclu hier, mon amour. Elle effleura son torse de ses doigts fins, remonta jusqu'à sa cravate dont elle resserra brusquement le nœud pour qu'il lui ceigne la gorge. Et ce n'est certainement pas grâce à toi. Ta famille et toi avez mis en danger mon empire ; je te fais une fleur, en te proposant le divorce. Tu sais pertinemment que je ne suis habituellement pas aussi clémente. »

Un léger tintement d'horloge vint rompre la tension qui se nouait entre eux. Ysraela se recula de quelques pas, consulta le garde-temps à son poignet avant de se diriger vers les immenses portes coulissantes qui dévoilèrent une panoplie de tailleurs et de vêtements de travail. Dans un geste souple, elle saisit son trench-coat qu'elle enfila avec une facilité toute contrôlée.

« Notre collaboration s'arrête ici. Signe ces papiers et remets-les à mon secrétaire. Nous aurons tout le loisir de rediscuter de cela en présence de nos avocats. »

Elle s'éclipsa, claquant la porte derrière elle.


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New York, 27 décembre 2015

Le jeune homme pinçait nerveusement le bout de sa cigarette entre ses lèvres, les sourcils froncés, le regard dur posé sur la fine couche de neige crasseuse qui recouvrait le trottoir. Une main dans la poche de son manteau, il s'amusait à faire inlassablement tourner la pièce qui s'y trouvait. Le petit disque de cuivre n'avait aucune valeur dans ce pays ; à New York, on ne pouvait rien s'offrir avec cinq cent malheureux pesos. Et pourtant Rafael ne quittait jamais cette pièce. Il était superstitieux. Comme sa sœur, comme son père. Aujourd'hui, il avait la conviction que son porte bonheur lui serait plus que jamais nécessaire.

Il sursauta comme une biche effarouchée lorsque la berline noire surgit au bout de la rue et avança dans sa direction. Aux aguets, le Colombien s'assura qu'aucun œil indiscret ne traînait dans les parages. Il écrasa sa cigarette contre la rampe de pierre qui bordait l'escalier menant à son appartement, et patienta quelques secondes supplémentaires que la voiture s'immobilise en face de lui. Rapidement, il ouvrit la portière pour s'installer sur le siège passager.

« D'abord les López, maintenant Abadía … Il boucla sa ceinture alors que l'auto redémarrait en trombe. Combien de temps avant que ce soit nous ? Ça fait plusieurs jours que Víctor ne donne plus de signes de vie. Putain … On est dans la merde ! hurla-t-il, à bout de nerfs.
- Calme-toi. »

Rafael tourna la tête vers la conductrice et analysa le visage serein de son aînée, cet air impénétrable qu'elle avait sur les traits et qui la rendait si inquiétante. Il ne comprenait pas. Comment pouvait-elle faire preuve de tant de retenue quand les membres de leur Cartel tombaient comme des mouches, ou disparaissaient sans crier gare ? Elle l'avait appelé pour lui annoncer qu'ils avaient une affaire urgente à régler, qu'ils devraient faire vite de peur de courir trop de risques. Mais même au téléphone, la jeune femme avait eu ce ton placide qui prouvait une nouvelle fois son sang-froid légendaire. Le Colombien entrouvrit la bouche, puis se ravisa. La brune lui accorda un regard interrogateur qui ne trouva pour toute réponse qu'un hochement de tête dépité.

Ysraela était toujours enserrée dans ses vêtements de deuil. Elle avait embrassé une nouvelle fois le noir en apprenant que leur père avait été assassiné, deux semaines plus tôt. Un coup dur pour l'entreprise, pour l'empire souterrain, comme pour le reste de sa si petite famille. Au fond, la jeune femme espérait que Luis ait su trouver le repos qui lui était dû. Elle priait pour que le Seigneur lui ait accordé de retrouver sa femme et âme sœur, emportée peu après la naissance de Rafael ; et sa petite-fille, son enfant disparue trop tôt. Elle, elle s'était jurée de ne plus fermer l’œil tant qu'elle n'aurait pas retrouvé son assassin.
L'horloge tournait. En son for intérieur, Ysraela savait que ses jours étaient eux aussi comptés. Les hommes et femmes d'importance dans le vaste monde du trafic de drogues avaient une espérance de vie considérablement réduite. Si ce n'était pas leurs proches qui finissaient par leur planter un couteau dans le dos, c'était à coup sûr les services de police qui se chargeaient de les envoyer manger les pissenlits par la racine. La Colombienne ne donnait pas cher de sa peau. C'était elle, ou ceux qui se dressaient comme adversaires.

*

La voiture s'immobilisa enfin devant un petit entrepôt comme il y en avait tant en périphérie de New York. Elle s'assura dans le rétroviseur qu'aucun indiscret n'avait eu l'indécence de les suivre, avant de sortir de l'habitacle. L'immense porte du bâtiment coulissa sur ses rails lorsqu'elle s'en approcha, Rafael à quelques pas derrière elle. La brune se faufila lentement à l'intérieur, accordant à peine un regard à l'homme de main qui leur avait ouvert.

Elle avança, sombre et dangereuse. L'entrepôt appartenait à quelque organisation criminelle qui avait eu le malheur de se retrouver débitrice du Cartel et qui payait à présent son dû. L'immense hall était désert. L'entreprise qui y avait un jour fait ses affaires avait mis la clé sous la porte depuis des années déjà, laissant les murs à la première mafia venue. Le lieu avait été laissé à l'abandon, en l'attente d'une destruction promise par la ville qui souhaitait faire de la plaine industrielle une nouvelle zone commerciale.

Un silence de mort hantait le complexe. Les quelques bribes de vies qui semblaient subsister s'élevaient d'une petite pièce, au fond, qui avait un jour dû faire office de bureau. Ses talons battaient le béton avec la régularité d'un métronome, annonciateurs de toute l'ire titanesque qu'elle s'apprêtait à déverser sur le monde. Ysraela s'immobilisa dans l'encadrement de la porte. Ses orbes mordorés balayèrent les lieux avec détachement. Elle s'attarda un instant sur les visages alentours, sur ces quelques employés, triés sur le volet, qui représentaient des hommes de confiance. La Baronne fit quelques pas en avant. Elle offrit un hochement de tête entendu à l'armoire à glace qui la suivait habituellement comme son ombre mais qui, depuis quelques jours, avait recouvré sa liberté le temps d'effectuer son œuvre. Le temps de mettre la main sur l'assassin.

Rafael eut un hoquet de surprise en découvrant la scène. Il voulut se précipiter en avant, mais fut retenu par le bras de sa sœur qui s'interposa dans sa course.

« Reste à ta place, grinça-t-elle. »

Il ne devait pas oublier qu'il n'était que le second et qu'elle restait décisionnaire des moindres actions du Cartel. Le jeune homme lui lança un regard incompris. Ses yeux allaient du visage d'Ysraela, glacé, à celui de Víctor. Le sexagénaire se trouvait sagement assis sur un siège bancal au centre de la pièce. Les mains liées, les cheveux en bataille, son costume habituellement impeccable froissé. Il feignit un soupir de soulagement lorsque la Colombienne s'approcha de lui.

« Ysraela, je t'en prie. Laisse-moi partir. Tu sais bien qu'il s'agit d'une erreur. Détache-moi, je ne te tiendrai pas rigueur de tout cela. Nous pourrons trouver une solution à ton problème, ensemble.
- Mon problème, répéta-t-elle en haussant un sourcil.
- La pression de l'entreprise, celle du Cartel … C'est trop pour toi, surtout à un moment pareil. Je sais que la mort de ton père est une épreuve. Elle nous touche tous. Luis était comme mon frère ... »

Un rictus écœurant barra le visage de la jeune femme. Elle sentit poindre en elle une étincelle de rage qu'elle s'empressa de faire taire. Comment osait-il ?  

« Il était comme ton frère ? »

Elle chuchota plus qu'elle ne s'écria, la voix nouée de dégoût. Ysraela chemina lentement jusqu'au sexagénaire. Elle secoua la tête en arrivant à sa hauteur. Víctor avait toujours été comme un membre de leur famille. Il avait été le bras droit de leur père depuis toujours. Le seul homme qui ne portait pas le nom de Rivera en qui ils pouvaient avoir confiance. C'était lui qui avait appris à Rafael à plonger sans se boucher le nez ; lui qui avait appris à la Colombienne à nouer ses lacets en faisant deux boucles, puisqu'elle ne parvenait pas à le faire à la manière de son père ; lui qui avait été présent à la mort de sa fille ; lui qui avait tenu la main de Gabriela quand elle pleurait la mort de son fils. Luis et lui avaient toujours été des inséparables. Deux frères qui se suivaient dans toutes leurs aventures, toutes leurs farces, toutes leurs conneries.

« Il était comme ton frère ?! hurla-t-elle, monstrueuse, avant d'abattre son poing sur sa figure. On ne tue pas sa famille. Elle est tout ce qui importe. Il n'y a qu'elle. Elle le saisit par le collet pour le remonter dans son assise. Comment as-tu osé ? Comment as-tu pu ? Elle approcha son visage du sien. Tu t'es senti puissant, en nous annonçant sa mort ? Tu t'es senti puissant en réconfortant Gabriela ? Cette femme qui t'a pratiquement élevé comme son propre enfant ? »

Elle le relâcha, se détourna. Ses prunelles ambrées heurtèrent celles de son cadet. Rafael baissa les yeux, désabusé. Il déglutit difficilement, peinant à assimiler l'information qui se présentait à lui. Le jeune homme serra le poing, serra les dents. Brutalement, et avec une force primale, il fonça droit sur le supplicié pour lui assener un coup qui fit vaciller sa chaise au point qu'il s'écrasa sur le plancher des vaches. L'homme de main favori d'Ysraela le releva.

Un rire nerveux secoua le sexagénaire lorsqu'il mesura l'ampleur du calvaire qu'il aurait à endurer.

« Ça t'amuse ? La brune lança un regard au malabar. Fais-le rire. »

L'homme de main devenu bourreau agrippa le visage de Víctor de ses deux énormes mains et lança un regard interrogateur à sa patronne. Il n'attendait qu'un seul signe de sa part, une toute petite confirmation pour effectuer son œuvre. La Baronne hocha la tête, les sourcils froncés, les narines dilatées sous l'effet de la haine qui galvanisait ses muscles.

« Non … Nononon ! Ysraela, je t'en prie, je t'en sup- »

Ses mots se transformèrent en croassements sous l'impulsion de l'armoire à glace qui écartait de toutes ses forces la mâchoire inférieure de la mâchoire supérieure du traître. Un premier craquement sourd perça à travers les grognements de peur et de douleur. Une résistance, suivie d'un second craquement, et la mâchoire lâcha intégralement.
Ysraela s'avança lentement. Elle saisit une petite lame, qu'elle pressa légèrement aux commissures des lèvres du vieil homme. Le regard du Colombien, paniqué, implorait sa clémence, sa pitié. Mais elle n'en avait plus. Si Dieu était miséricordieux, ce n'était pas son cas. La jeune femme était animée d'un désir de vengeance plus grand que l'univers.

« Ouvre encore un peu. »

L'homme de main tira sèchement au coin des lèvres du narcotrafiquant. La peau céda dans un froissement ignoble. La chair s'ouvrit progressivement, remontant les joues, gorgeant de sang la bouche de Víctor qui trépignait sous le mal, les traits tordus de douleur. Ysraela tendit sa main vers le malabar qui s'empressa de lui fournir une arme à feu. La Baronne enfonça le canon d'un Desert Eagle dans la gorge déployée de celui qui avait eu toute la confiance de son père.

« Je ne te souhaite pas d'aller le rejoindre, susurra-t-elle au creux de son oreille. Nous savons tous deux que le châtiment qu'il t'imposera fera passer le mien pour un petit jeu innocent. Elle lui tira les cheveux pour maintenir sa tête en arrière, offerte. Salue les López et Abadía de ma part. Dis-leur que leurs familles sont entre de bonnes mains. »

Víctor écarquilla des yeux ronds de crainte. Il tenta d'articuler quelque chose, mais l'arme, sa mâchoire démise, le sang qui l'abreuvait, ne rendirent qu'un gargouillis confus. Ysraela enfonça davantage le canon dans sa gorge. L'esquisse d'un sourire empreint de tristesse se dessina sur ses traits le temps d'une seconde.

Elle pressa sur la gâchette.

La brune rendit son arme à l'homme de main.

« Fais le nécessaire pour laisser cet endroit dans l'état où nous l'avons trouvé. Fais préparer l'avion pour Florencia, ordonna-t-elle. »

Elle tourna les talons, laissant le macabre spectacle de Victor, la gorge arrachée, derrière elle. La Colombienne indiqua d'un signe de menton à Rafael qu'ils partaient. Elle s'arrêta, à quelques pas de la sortie.

« Oh, et appelle Geno, pour les scarifications. Dis-lui qu'il va avoir du travail à mon retour de Colombie. »

Ysraela franchit le pas de porte pour retourner dans le corps principal de l'entrepôt. Elle fouilla dans l'une des poches de son manteau pour sortir un mouchoir qu'elle pressa sur les quelques gouttes de sang qui avaient éclaboussé le tissu. La brune lança un regard à son frère pour s'enquérir de son état. Le plus jeune des enfants Rivera eut une moue. Elle lui attrapa la main, serra ses doigts entre les siens.

« C'est toi, moi et Abuelita à présent. Nous trois, et personne d'autre. »

Le jeune homme opina du chef. Il enfouit ses mains dans ses poches. De ses doigts, Rafael vint pincer la pièce de cinq cent pesos qui traînait au fond de l'une d'elle.


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New York, 14 mai 2016

Un nouveau choc sourd. Et la porte s'arracha de ses gonds. Il n'avait pas fallu plus de deux coups d'épaule pour qu'elle cède. Deux hommes firent irruption dans l'appartement. Ils repérèrent en une fraction de seconde l'individu qui tentait pitoyablement de s'échapper par la fenêtre. Ils se saisirent de lui, l'attrapant par le col, et le jetèrent sans ménagement à l'intérieur. Le malheureux, un trentenaire aux joues rosies par l'alcool et au physique porcin, tenta d'engager le dialogue, se justifia, assura que c'était la dernière fois. Qu'il paierait. Qu'il avait seulement besoin de quelques jours supplémentaires. Qu'on ne l'y reprendrait plus. Les deux armoires à glace ne soufflèrent mot. Ils le relevèrent, le baladèrent comme une poupée de chiffon et l'assirent sur une chaise en bois qui menaça de craquer tant ils l'y enfoncèrent brutalement. Dehors, dans le couloir, le claquement d'escarpins contre le parquet lui fit prendre conscience de la merde dans laquelle il s'était fourré.

Ysraela franchit le pas de porte, terriblement élégante dans sa robe de couturier italien. L'homme se retrancha dans ses épaules lorsque ses craintes se confirmèrent. Il était de notoriété commune que la brune ne se déplaçait jamais seule. Des membres encore vivant de la famille Rivera, elle était de loin la plus puissante. Et surtout la plus redoutable. Elle ne se dérangeait qu'en dernier recours. Et clients comme employés savaient qu'il ne valait mieux pas la faire se déranger. Ysraela était à elle seule les neuf cercles de l'Enfer de Dante. Dangereuse, avec sa voix de velours. Charmante comme une fleur et traître comme le serpent qui se trouvait dessous.

« J- Je peux tout expliquer ! J'ai un- une partie de l'argent. Le rest- »

Elle le fit taire d'un simple regard autoritaire. Le petit homme sembla se ratatiner sur lui-même. La Colombienne débarrassa du plat de sa main la fine pellicule de poussière qui recouvrait la deuxième chaise qui meublait la pièce. Elle s'installa à table, grave et menaçante.

« Combien ? 
- Deux mille cinq. C- c'est tout ce que j'ai. Mai- mais je vais réu-
- Où ça ? »

Le supplicié voulut se lever, mais les deux hommes de main le forcèrent à rester assis, leurs immenses doigts pressant ses trapèzes pour le garder à sa place. Il leur jeta un regard inquiet avant d'indiquer du menton une petite boîte métallique sur l'étagère la plus proche. L'un des malabars s'en saisit, ouvrit le couvercle avant de tendre le tout à sa supérieure. Le contenu fut loin de satisfaire la femme d'affaires qui posa sèchement le contenant sur la table.

« Je vais réunir la somme. Je le jure. Il- il faut me croire. Je vous en prie.
- Je te crois. »

La narcotrafiquante esquissa un sourire vaporeux. Elle se releva calmement, le petit homme se détendit presque automatiquement. Ce fut à ce moment-là, lorsqu'il s'y attendit le moins, que le gros bras qui le tenait encore par les épaules lui saisit le poignet et lui posa brutalement sur la table. Ysraela sortit au même instant un stiletto qu'elle planta sans ciller dans la main du trentenaire. Elle lui plaqua sa paume sur la bouche pour n'avoir pas à subir ses hurlements, agrippant ses joues entre ses doigts, maintenant toujours fermement enfoncée la lame dans la main du malheureux qui se retrouvait crucifié.

« Tu as deux jours, siffla-t-elle. »

La Baronne tourna plusieurs fois le poignard dans la plaie avant de le retirer d'un coup sec. Elle essuya tranquillement le plat de l'arme sur la manche du petit homme qui couinait de douleur. Enfin, elle le relâcha.

« Je viendrai m'assurer moi-même du retour de mon argent. Je te déconseille de songer à fuir la ville d'ici-là. »

Ysraela rangea son petit poignard, attrapa la boîte remplie de dollars et sortit silencieusement de l'appartement.


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New York, 02 mars 2017

La petite fête semblait battre son plein. À l'étage, les Démocrates célébraient la récente suspicion de corruption de l'un des Républicains annoncé comme candidat aux élections municipales. Une nouvelle que les médias s'arrachaient et qui ne manquait pas de mettre à mal la réputation de l'homme ; son image auprès du peuple s'effritait, pour le plus grand plaisir de ses opposants. L'administration de l'actuel Maire de la ville, Bill de Blasio, se frottait les mains, imbue de la réussite de son coup de maître.

Ysraela gravit silencieusement les marches qui la menèrent au premier. La sauterie avait le charme sophistiqué et élitiste que la jeune femme aimait tant. Quelques invités de marque triés sur le volet, le rythme délicieux d'un jazz, le tintement des coupes de champagne, le froissement raffiné des robes du soir sur le sol de marbre.
La silhouette bonhomme du maître de maison s'approcha immédiatement. Thompson accueillit la nouvelle arrivante d'une étreinte chaleureuse qui trahissait toute son excitation à l'idée de voir le Parti Républicain battre de l'aile. Jamais encore elle ne l'avait vu ainsi. La jeune femme adressa un signe de tête à son homme de main qui tendit une petite pochette à peine plus grande qu'un porte-feuilles à son hôte.

« La dernière récolte, chuchota-t-elle. Nouveaux plants, je pense que vous saurez apprécier.
- Je n'en doute pas une seule seconde. Mais suivez-moi je vous prie, nous avons des affaires plus urgentes à régler. »

Thompson entraîna son invitée dans les méandres de l'immense appartement dont il était propriétaire. Ils s'enfoncèrent dans un couloir, bifurquèrent à droite avant de pousser la porte d'un bureau de standing. Deux hommes plongés dans une discussion et un verre de whisky se levèrent immédiatement de leurs fauteuils pour saluer la Colombienne.  

« Miss Rivera ! Nous n'attendions plus que vous. »

La jeune femme tendit une main forte et autoritaire au duo qui avait patienté jusqu'à sa venue. Le premier homme, Beau Anderson, un quinquagénaire à la mâchoire volontaire et au costume impeccable, était l'un des proches conseillers de l'actuel maire ; Ysraela avait eu l'opportunité de le rencontrer à plusieurs reprises depuis le début du mandat de De Blasio. Le second homme, elle ne le connaissait pas, ce qui alluma instinctivement chez elle une étincelle de méfiance amplifiée par le regard séducteur qu'il lui offrit.

« Ron Donovan, déclina l'inconnu, enchanté.
- Monsieur Donovan est le nouveau favori de ce cher Bill au poste de deputy mayor for housing and economic development, commenta Thompson. »

Un sourire charmant aux lèvres, la Colombienne haussa un sourcil intéressé et échappa un « Vraiment ? » à peine perceptible. Elle lâcha la main de l'inconnu qui ne l'était plus tant et s'installa dans le fauteuil que son hôte lui indiqua. L'homme lui présenta un verre de whisky, qu'elle s'empressa de poser sur la table à ses côtés. La conversation qui suivrait serait bien trop importante pour qu'elle se laisse aller à l'ivresse.

« Et donc, Monsieur le Conseiller. Comment se porte notre campagne ?
- Le récent scandale concernant Faulkner a mis à mal sa réputation auprès des médias. Ce qui n'empêchera pas les culs-bénis et grenouilles de bénitier de voter pour lui, certes, mais les autres se désintéressent déjà de notre bon pasteur. Sa popularité est en chute libre d'après nos derniers sondages.
- Ce n'est pas tant de Faulkner dont il faut se méfier, intervint Donovan. La cote de Massey est en hausse, et les rumeurs concernant la candidature de Trump Jr. sont de plus en plus nombreuses. »

Ysraela se raidit dans son assise. Les Rivera avaient soutenu de manière plus ou moins légale la campagne du maire. La Colombienne tirait les ficelles, graissait des pattes, offrait de belles sommes à des figures d'importance qui acceptaient en échange de faire de Rivera Enterprise le principal consultant en matière de projets immobiliers de l'administration De Blasio. La jeune femme profitait de chaque opportunité pour grossir les rangs de sa société, faire grandir sa réputation, et amplifier en douce son narcotrafic. Dans cet idéal tableau se dressait cependant quelques ombres. La concurrence faisait rage dans le monde des promoteurs immobiliers. Et de tous les adversaires de Rivera Enterprise, The Trump Organization était de loin le plus menaçant. Et pour cause : si le fils du Président de ces bons États-Unis d'Amérique devenait maire de New York, la plus grande partie du programme du Department of Buildings serait cédée aux Trumps.

« De Blasio doit passer. Mon entreprise risque gros en cas de victoire d'un Républicain. Rivera Enterprise n'est pas particulièrement appréciée du parti adverse, vous le savez pertinemment. J'ignore quels moyens vous avez déployé pour torpiller la candidature de Faulkner, mais je vous conseille grandement de recommencer pour Massey, et surtout pour Trump Jr. Je couperai mes financements si les Démocrates ne sortent pas vainqueurs en novembre, soyez-en certains.
- Allons Ysraela, vous ne le pensez pas sincèrement, plaisanta Thompson.
- Vous connaissez la musique : je signe des chèques monstrueux pour la campagne et le mandat et couvre vos petites sauteries d'un beau manteau blanc, en échange de quoi vous m'offrez les projets du Département, et vous fermez les yeux sur mes affaires. J'aurais toujours d'autres acteurs pour me couvrir si vous me lâchez. Vous, en revanche, vous peinerez à retrouver une poudre d'aussi bonne qualité à un prix dérisoire, et une entreprise aussi importante pour vous offrir un tel soutien.
- Ne vous en faites pas, Miss Rivera. Bill est parfaitement conscient des enjeux de cette nouvelle élection. Anderson sirota une gorgée d'alcool ambré. Notre accord est aussi important à ses yeux qu'aux vôtres, vous le savez pertinemment. Nous ferons le nécessaire pour lui offrir le prochain mandat sur un plateau d'argent. »

La Colombienne hocha la tête en remerciement. Elle saisit du bout de ses doigts le verre de whisky que son hôte lui avait précédemment offert et y trempa les lèvres. Le quatuor se leva sous l'impulsion de Thompson, qui les invitait à rejoindre le salon pour mieux profiter des festivités.


Toi
Hola jeunes gourgandins, je m'appelle Louyse, 21 ans, conseillère de vente, barmaid, organisatrice d'événements steampunk et d'événements culturels alternatifs, modèle et mannequin, probablement de retour dans le monde des études dès septembre, et RPgiste depuis plus de cinq ans. \o/ *reprend son souffle*
Je suis une ancienne geek repentie qui se venge depuis sur les films et séries en tous genres. Lectrice assidue, j'apprécie principalement la fantasy et la science-fiction ou l'anticipation, même si j'ai un petit faible assumé pour la (bonne) littérature steampunk et le proto-steampunk. En dehors de cela, j’aime manger des pop-corn, placer à tout-va des références ou citations du Seigneur des Anneaux, l’encens, les expériences culinaires, remuer le nez, et bien d'autres choses encore ! :3
C'est à force de pérégrinations dans les partenaires de nombreux forums que j'ai fini par m'échouer ici. ♥
©linus pour Epicode

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P. Ray Halloway
P. Ray Halloway
Babar, King of Dance (ಸ‿ಸ)
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Dim 19 Fév - 18:36
P. Ray Halloway
Bienvenue ! ♥

J'ai vu ton vava, j'ai saigné du nez. /pan/ Tout ça promet, j'ai hâte de voir ce que ça va donner *^*
Bon courage pour ta fiche o/
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Oswin A. Noble
Oswin A. Noble
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Dim 19 Fév - 23:10
Oswin A. Noble
Bienvenue :luv:
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Ysraela M. Rivera
Ysraela M. Rivera
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Mar 21 Fév - 12:37
Ysraela M. Rivera
Ray : hanw, j'espère ne pas te décevoir alors, héhéhé. :3

Oswin : merki ! \o/
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Nathanaël Harris
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Localisation : Dans ton derche.
Dim 26 Fév - 12:52
Nathanaël Harris
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j'aime
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toi
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False Bridges
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Dim 26 Fév - 18:25
False Bridges
Tu es belle, tu sens bonne, tu as l'air bonne.

False approuve Family values. | Ysraela 2975705792
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Ysraela M. Rivera
Ysraela M. Rivera
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Lun 27 Fév - 2:06
Ysraela M. Rivera
Trop d'amûr en vous, j'en suis toute émotionnée, que dis-je ! émoustillée ! :3

Enfin, j'avance, sinon. Il ne me reste que le caractère à rédiger, et une partie de l'histoire à finaliser !
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Ysraela M. Rivera
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Lun 6 Mar - 13:40
Ysraela M. Rivera
Petit double-post pour annoncer que la fiche est terminée ! \o/
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SENTENTIAE.
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Jeu 9 Mar - 15:25
SENTENTIAE.
Félicitation, tu es validé !

Félicitations à toi ! Tu es maintenant validé(e) et nous sommes heureux de te compter parmi nous. Avant toute chose, nous te laissons aller recenser ton avatar et poster ta fiche de lien afin de te créer quelques amitiés ! Amuse toi bien parmi nous.

Vu que tu as choisi Manhattan, nous te placerons dans la tour Rose. Viens vite découvrir tes voisins ! ♥

► V; Ta fiche était super à lire même si ça m'a prit un peu beaucoup de temps xD Bienvenue en espérant que tu te plaises parmi nous ♥


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