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I guess it makes me smile ~ Yuri

Mary V. Kingsley
Mary V. Kingsley
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Date d'inscription : 16/02/2017
Dim 26 Mar - 12:44
Mary V. Kingsley
La jeune femme rentrait d'une nuit de crime. Encore une fois, le sang avait souillé ses petites mains pâles et son joli visage. Mais elle n'avait pas négligé de se nettoyer et de changer de vêtements avant de retourner se mêler aux gens du monde extérieur. Elle passait inaperçue, à présent, avec son étui de basse rempli de son matériel, son uniforme et ses cheveux attachés soigneusement en queue de cheval haute, ne laissant que deux mèches brunes encadrer son visage.
Elle marchait dans les rues, comme si elle se rendait en cours. On passait à côté d'elle sans faire attention à elle et elle faisait de même.
Pourtant, elle ne se rendait pas à son école. Loin de Mary l'idée de sécher ; elle avait simplement congé ce jour-là. Ainsi, elle prenait plutôt la direction de son appartement.

Après une bonne demi-heure à arpenter les rues, elle prit le bus pour quelques arrêts et marcha encore une dizaine de minutes. Enfin, elle se trouva devant son immeuble. Elle prit l'ascenseur qui l'amena jusqu'au 7ème étage. Là, elle sortit ses clés de la poche de sa veste et entra chez elle. Elle manqua de glisser et baissa les yeux... Que faisait ce bout de papier par terre ?
Elle pensa tout de suite à Yuri, le rouquin qui lui servait de voisin. Oh, ne vous y trompez pas. Il s'agissait de l'une des rares personnes que Mary appréciait. Il avait probablement glissé un mot sous sa porte après s'être rendu compte qu'elle ne répondait pas. Qu'elle n'était pas chez elle. Et sachant qu'elle consultait rarement son portable...
Elle déplia le morceau de feuille et apprit qu'il l'invitait à manger ce midi. Elle sourit inconsciemment et lui envoya un texto : « Avec plaisir ».

Là-dessus, elle jeta le petit mot à la poubelle et se rendit dans sa salle de bain. Elle sortit un bidon d'acide et en versa dans une bassine en verre, suffisamment grande pour qu'elle y aie mis ses vêtements tâchés de sang préalablement. Elle posa un couvercle dessus et laissa le liquide faire son travail. Pendant ce temps, elle nettoya méticuleusement son matériel, le remit dans son coffre fort, puis s'installa dans son canapé.


Midi arriva. La jeune femme se leva et sortit une bouteille de vin de son placard, avant d'aller sonner chez Yuri, dont l'appartement se trouvait au même étage que le sien. Comme il ne répondit pas la première fois, elle réessaya, sans succès. Elle sortit alors les clés de son appartement et se permit d'entrer.
Le jeune homme lui avait donné des doubles il y avait déjà quelques mois de cela, pour qu'elle puisse entrer chez lui à sa guise afin de récupérer les plats qu'il lui laissait dans le frigo. En effet, le rouquin semblait s'inquiéter de la santé de la jeune femme, qui vivait déjà seule à vingt ans et qui n'était pas vraiment douée pour la cuisine. On pouvait souvent sentir l'odeur de cramé sur le palier, surtout devant son appartement – et ce n'était pas parce qu'elle faisait brûler des corps ou des vêtements incriminant. Généralement, c'était surtout parce qu'elle échouait lamentablement à cuire des pâtes ou à faire un œuf au plat (du moins durant ses premières semaines d'émancipations ; elle avait level-up depuis le temps, dorénavant elle tentait de faire du riz et du poisson).
Dans tous les cas, Mary appréciait son voisin (et Dieu seul savait qu'elle haïssait les gens d'habitude !) qui se souciait de son bien-être. Elle essayait de ne pas trop être désagréable avec, même si parfois, elle était d'humeur exécrable et n'avait qu'une envie : l'envoyer chier.

Après avoir pénétré l'antre du rouquin, elle referma la porte derrière elle et déposa la bouteille de vin dans le salon, sur la table à manger, avant d'appeler le jeune homme. En même temps, elle se rendit à la cuisine et c'est là qu'elle le trouva. Comme il lui tournait le dos, elle s'approcha furtivement pour lui toucher l'épaule et lui faire peur. Puis elle lui fit une bise en souriant légèrement. Vraiment, sa petite distraction de la matinée l'avait sûrement mise de bonne humeur pour le restant de la journée.

- C'est gentil de m'avoir invitée, j'espère que ça te dérange pas trop, à force... lui dit-elle en prenant appui sur le plan de travail. J'ai amené une bouteille de vin, j'espère qu'elle te plaira.

Il s'agissait d'un rouge assez réputé. Elle ne l'avait encore jamais goûté, mais c'était l'occasion.
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