La Phrase.
«On aurait dit que ma vie a été écrite par quelqu'un d'autre.» s'était amusé Dieu à écrire dans la chair de ta chair.
C'est une phrase que tu regardes toujours d'un oeil attentif, curieux, malgré les nombreuses cicatrices qui la barrent. D'un côté, ça te donne une drôle d'impression, comme si tu revenais en arrière au temps où tu croyais à une chose pareille. Que ton destin était déjà tout tracé, et que toi tu ne faisais que t'en aller le long de ce chemin prédéfini, dont la fin était inévitable. Cette phrase te colle à la peau comme un métal ferreux à son aimant, une moule à son rocher, de la colle à une surface quelconque. Tu as presque l'impression que la personne qui te dirait cette phrase te connaîtrait personnellement. Mais, d'une autre part, tu ne peux t'empêcher de penser que cette personne qui te dira ces mots se trompe lourdement. Tu ne peux t'empêcher de te dire que la vie n'est pas déjà toute tracée devant toi. Que toi seule a le pouvoir de choisir où tu vas dans la vie. Tu savais que ce serait certainement ce que tu répondrais à la personne qui t'adresserait ces mots. Mais tu étais curieuse de savoir qui c'allait être...
Caractère De base, Freya, tu n'es pas une fille bien méchante. Ce n'est que des années et des années de maltraitance, de rejet, qui t'ont amenée à être ce que tu es maintenant. Une fille perdue, sans repères, nerveuse et surtout, légèrement agressive sur les bords.
Ce n'est pas pour autant qu'il faut se méfier de toi. Au fond, tu as un grand coeur, que tu voiles et caches comme tu le peux par peur qu'on le découvre. Tu agis d'une certaine manière car c'est comme cela qu'on t'a élevée, c'est ce que l'on t'a forcée à faire depuis ta plus tendre enfance en martelant des idées spécifiques et probablement immorales au plus profond de ta conscience. On t'a élevée à la dure et ta mentalité en a subi les conséquences; même si, au fond, tu restes celle que tu aurais dû être, cette autre toi, tu ne la révèles à personne. Tu ne la laisses sortir que lorsque tu sais que tu es seule.
Ainsi, tu agis de manière brusque. Tu n'es pas la plus douce des fleurs ni la plus délicate des demoiselles. Tu parles franchement, tu n'as pas la langue dans ta poche et surtout, tu n'as ni filtre, ni censure. Tu dis ce que tu as à dire, que ça plaise ou pas, à une personne ou une autre, tu t'en fiches. Si tu as ton mot à dire, tu le dis, c'est tout. Les compliments? Tu ne connais pas ce pokémon. Tu te fiches de ce pokémon, surtout. Tout ce que tu crois être positif, c'est ce que tu évites de dire, ou tu détournes tes mots pour faire en sorte que ce soit moins flagrant que tu complimentes quelqu'un.
Prendre les gens de haut malgré ta petite taille, ça tu le fais. Malheureusement. Même si tu dois te mettre sur la pointe des pieds pour dépasser la personne concernée d'un malheureux milimètre, eh bien, tu le fais. Les colosses aux gros muscles? Tu lèves le nez et tu les fixes de ton air de bitch contrariée. Les plus petits que toi, tu souris d'un air condescendant en les voyant. Pourquoi tant de haine, Freya? Parce que tu ne souhaites t'attacher à personne. Du moins, c'est l'impression que tu donnes.
Tu ne veux pas laisser paraître que tu as un bon fond. Que tu es une personne à l'écoute. Si tu fais quelque chose pour une autre personne, tu ressens le besoin de justifier cette action en disant un truc du genre "Ouais bah c'pas parce que j't'apprécie c'pour que tu pleures pas" ou autres phrases de ce type. Si c'est quelqu'un avec qui tu t'entends bien, cependant, ou qui a réussi à voir au-delà de cette carapace que tu t'es bâtie tout autour de toi, tu seras moins agressive, moins dans le déni. Tu accepteras tout simplement que tu as fait quelque chose pour ces gens.
Il est difficile de faire en sorte qu'elle apprécie autrui vu ce qu'on lui a fait subir durant son enfance. En général, si elle s'intéresse à vous, c'est uniquement pour vous attirer dans son lit afin de se faire un peu d'argent pour arrondir ses fins de mois. Car c'est son job, après tout. Mais il arrive qu'elle s'attache à certaines personnes, même si elle n'ose pas le dire ni le montrer, car elle ne sait jamais si l'autre ressent la même chose qu'elle. Cependant, une fois sûre que l'autre partage son amitié ou son affection, elle se montre sous un tout nouveau jour. On découvre alors la jeune femme insécure et discrète qu'elle est tout au fond. Celle qui ne parle qu'en murmures et qui n'ose pas lever les yeux. Celle qui semble si fragile qu'elle pourait briser.
Celle qui ne cherche qu'à être aimée comme elle est.
HistoireIl était une fois, une fillette qui n'en était pas une. Voilà comment commence ton histoire, ma petite Freya. Ou devrais-je dire, mon petit Frey? Car, effectivement, on n'avait jamais pris la peine de t'élever comme la fille que tu étais. Tes parents ne l'ont jamais voulu.
D'ailleurs, parlons-en, de tes parents. Ces vieux salauds qui t'ont désavouée alors que tu n'avais rien fait de mal. Ces deux personnes ne sont même pas le fruit de deux âmes soeurs se rencontrant enfin, ni même de deux personnes au hasard qui ont fini par s'aimer. Non, eux, ce sont deux personnes qui se détestent au plus haut point, et dont leurs propres parents les ont forcés à s'engager mutuellement dans cette relation. Une sorte de mariage arrangé, si on veut.
L'homme était un riche avocat de la région. Sa femme était mère au foyer. Femme violentée, violée, forcée de se plier aux moindres désirs de son mari. Jamais une marque n'était visible sur son corps, car l'homme faisait attention de bien faire en sorte que celles-ci n'apparaissent que sur des parties du corps de sa moitié qu'elle n'oserait pas dénuder devant qui que ce soit.
Ainsi vinrent au monde trois poupons. La première, Anneliese; la deuxième, Annemarie; et le troisième. Toi, Freya, à qui l'on donna le prénom de Frey.
Alors, je sais que les questions vont fuser. Pourquoi 'Frey' ? Pourquoi un prénom masculin ? Pourquoi la vie, pourquoi la mort ? Eh bien, pour les deux dernières, ne puis répondre. Pour les autres, cependant, je le peux. Ton père, cruel homme qu'il était, attendait avec impatience d'avoir un fils. Ses deux premières filles lui plurent, car même toutes fraîchement sorties du ventre de leur mère, elles étaient belles. Mais toi Freya, à ses yeux, tu ne devais pas être comme elles. Tu devais être le fils qu'il attendait tant. Ainsi, tu fus nommée Frey Eriksson.
Ton plus vieux souvenir fut celui où ton père te battait afin de t'endurcir, de te marteler dans la tête que tu étais un homme et que tu ne devais pas t'intéresser aux trucs de filles. Tu devais être fort, tu devais devenir celui qui hériterait de la compagnie de ton père et qui prendrait la relève. Tu grandis dans l'idée que c'était normal tout ce que l'on te faisait endurer, que ces traitements étaient normaux, alors que tes soeurs aînées, elles, étaient graciées de ce traîtement simplement parce que l'homme violent les aimait plus que l'argent dont il était l'heureux possesseur.
Ta tête était remplie d'idées aussi mauvaises que celles de ton père, au point où, un jour, quand tes premières règles se manifestèrent, que tes courbes et tes seins commencèrent à se développer, tu devins malade. Malade de vivre, malade à cause de la souffrance que tu avais endurée. Ton paternel devenait plus violent envers toi, parce que tu devenais une femme, que ton corps devenait tel qu'il devait l'être dès le départ, biologiquement. Il t'en voulait tellement de ne pas être le fils qu'il avait tant voulu, si bien qu'à plusieurs reprises pendant ces années, il te battit presque à mort, te laissant à un cheveu d'y passer à chaque fois. Tu en portes toujours les marques sur ta peau, de ces abus excessifs et ces coups horriblement douloureux.
A tes 16 ans, tu décidas que tu en avais assez. Malgré les menaces du paternel, de ta dépression et les blessures que tu t'infligeais toi-même tous les soirs, tu jetas tous tes vêtements et tu te refis une garde-robe. Tes cheveux, tu les teins en bleu poudre, parce que tu en avais envie, et tu les portais en couettes de chaque côté de la tête. Tu changeas drastiquement; de garçon manqué, tu devins une jeune fille au sourire immaculé, aux vêtements colorés et révélateurs, épanouie et bien dans ton corps. Cette dernière qualité, tu l'obtins en devenant prostituée au centre-ville de Reykjavik. Tu changeas même ton nom, t'appelant désormais Freya, en conservant ton nom de famille parce que tu voulais faire chier ton paternel. Chose que celui-ci n'apprécia pas lorsqu'il l'apprit.
Deux ans il te laissa tranquille, ne te parlait plus. Et toi? Bah, évidemment, tu devins l'une des putes les plus demandées de la ville, si bien que tu vivais de ta propre richesse dans l'oppulence et le luxe. Tu avais ton propre appartement et tu vivais très bien ta nouvelle vie, tu étais heureuse d'avoir l'occasion d'assumer ce que tu étais et t'épanouir sexuellement.
A tes 18 ans, tu finis par en avoir marre de Reyjavik. Les clients étaient toujours les mêmes, les aventures étaient devenues banales pour toi. Il te fallait du nouveau, du changement. Alors tu empaquetas tes affaires et quitta définitivement le pays dans lequel tu étais née, ta famille t'ayant désavouée en apprenant ton départ.
Tu habites ainsi New York depuis près de trois ans. Pute de luxe, c'est ce que tu es devenue, et stripper à tes heures perdues. Tu es heureuse malgré les blessures que tu t'infliges parfois au soir par habitude. Et tu adores ta vie, même si, au fond, tu recherches beaucoup plus qu'une nuit de plaisir dans les bras des hommes et des femmes qui paient pour te voir nue, te voir danser, toucher ta peau et les pâles cicatrices qui la barrent. Tu cherches la personne qui te dira ces quelques mots, cette personne qui est apparement faite pour t'aimer, te compléter.
Tu cherches simplement à être aimée.
Toi
Bah j'ai pas grand chose à dire, autre que je suis le DC de Nakine. Si vous voulez en savoir plus... Allez voir sa fiche, j'suis trop paresseuse pour réécrire toutes les infos ici. /pan/