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rainy day | SOLVEIG

Vincent Myers
Vincent Myers
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Sam 1 Avr - 4:26
Vincent Myers
vincent & solveig
journée pluvieuse
C'était lundi et du fond de son lit Vincent contemplait par la fenêtre le ciel gris et la pluie. Celle-ci s'abattait violemment sur la vitre, tombant sans relâche depuis le début de la matinée ou du moins depuis son réveil. Il était déjà si tard, bientôt midi et pourtant il n'avait toujours pas envie de se lever, de quitter la chaleur de ses draps. C'était l'une de ces journées qui poussent à rester à l'intérieur, à profiter d'un peu de repos, de simplement traîner en pyjama sans chercher à accomplir quoi que ce soit. Voilà précisément ce qu'il prévoyait pour cette journée. Il ne travaillait pas, fermant toujours sa librairie le lundi, s'accordant ce seul jour de congé dans toute la semaine ; Son travail n'était pas exigeant, il appréciait les journées passées dans la petite boutique, cependant il n'y avait rien comme une grâce matinée et la douceur de son petit appartement.

La pluie tombait toujours, sans relâche, mais lui avait fini par se redresser. Las, mou, il avait quitté sa chambre pour rejoindre la salle de bain, se douchant longuement, profitant de la chaleur de l'eau qui remplaçait désormais celle de ses draps. C'était son luxe à lui, les douches trop longues. Lorsqu'il sortit enfin de la pièce, vêtu d'un grand t-shirt qui couvrait jusqu'au haut de ses cuisses et d'un slip au bleu trop vif, il se rendit aussitôt à la cuisine pour y mettre en marche la machine à café et allumer sa première cigarette de la journée ; Un délice.

Alors enfin, il se décida à regarder autour de lui, cherchant des yeux son colocataire. Il l'avait presque oublié, l'espace d'un instant, tout à fait involontairement. Solveig était de bonne compagnie, pas très gênant, même lorsqu'il jouait un peu de musique c'était loin de déplaire à Vincent. Dès le départ il avait eu comme un bon sentiment à son égard, il l'appréciait, sans trop chercher à savoir pourquoi. Peut-être était-ce tout simplement ce qu'il dégageait, peu lui importait. Enfin, il ne le voyait pas dans la pièce et se demanda alors s'il travaillait, ou s'il était simplement encore dans sa chambre. C'était le genre de questions qu'il n'avait plus eu l'habitude de se poser depuis de nombreuses années ; Lui qui vivait seul depuis plus de six ans déjà, il se trouvait parfois quelque peu surpris par l'intérêt qu'il portait à Solveig. Manque d'habitude, visiblement.

« Sol ? »

Il n'avait pas parlé trop fort, quoi que clairement, comme s'il craignait de réveiller le jeune homme alors qu'il était désormais midi passé. Il voulait simplement s'assurer de sa présence ou du contraire. Pourquoi ? Parce qu'il avait faim ; Parce qu'il avait peut-être envie de cuisiner pas grand chose pour deux, d'offrir un petit déjeuner tardif à son jeune colocataire sans raison particulière. C'était du pur Vincent, ça. Avoir envie de faire un truc banal à deux, juste pour parler un peu, juste pour profiter d'un peu de compagnie et combattre ensemble la tristesse de la pluie. Il ne s'ennuyait pas en solitaire, il avait bravé les six dernières années en compagnie d'Epiphany, sa fidèle compagne poilue qui le rejoignait d'ailleurs dans la cuisine en cet instant. Ce n'était pas la solitude qui lui faisait peur, mais plutôt l'idée de passer à côté d'une belle opportunité d'être en douce compagnie.

Se penchant pour caresser la tête grise de l'animal, il tendit l'oreille en espérant avoir une réponse de son colocataire. La machine à café menait un vacarme certain près de lui, l'agaçant un peu, mais il espérait que Solveig pointe le bout de son nez tout de même et il gardait les yeux rivés vers la chambre de ce dernier dont la porte était close. Lorsqu'il se redressa, il décida d'ajouter, histoire de préciser son interpellation précédente..

« French Toasts ? Ça te dis ? »
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Solveig A. Peterson
Solveig A. Peterson
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Mer 5 Avr - 2:49
Solveig A. Peterson
Monday morning afternoonVincent & SolveigJ'ai une gueule de bois qui intéresserait un sculpteur. (Frédéric Dard)Aujourd’hui, nous sommes lundi. Et toi, Solveig, tu n’aimes pas le lundi. Peut-être un peu comme tout le monde. Après tout, qui aime lorsque la semaine reprend ? Lorsque le jour fatidique indique le retour au bureau, à passer des heures à fixer son écran, exécutant les mêmes tâches plus monotones les unes que les autres, répéter les mêmes paroles plus monotones les unes que les autres, puis reprendre le métro, dans une même routine plus monotone encore que les autres ? La différence, c’est que toi, tu ne travailles pas le lundi. C’est ton jour de repos. Après tout, tu as passé ton samedi et ton dimanche, à partir de dix-huit heures, à chevaucher ton scooter pour livrer des pizzas plus monotones les unes que les autres à des clients plus monotones les uns que les autres, en pensant aux concerts prévus plus tard dans la soirée, après ton service de livraisons plus monotones les unes que les autres.

Et c’est justement ce qui t’embête : le lundi, tu es seul. Tes camarades musiciens travaillent, tes quelques connaissances musiciennes travaillent également. Et toi, tu restes planté là, à ne jamais savoir quoi faire. En règle générale, tu te lèves tôt, prends ton petit déjeuner et tu sors humer l’odeur de l’asphalte, te gorger du bruit des pneus qui, parfois, crissent sur le bitume, des klaxons qui retentissent, qui résonnent, qui trouvent écho contre les hauteurs des buildings. Et puis, tu vas profiter du calme et du silence du parc le plus proche. Tu observes quelques joggers profiter du temps doux, du temps calme, sur leur pause déjeuner, pour s’offrir un peu d’exercice physique, tandis que toi, tu t’exerces à la guitare. Tes doigts grattent les cordes, tu enregistres quelques accords par ci par là où les couches directement sur le papier. Tu composes, tout simplement.

Seulement, ce lundi-ci, ce aujourd’hui… tu es fatigué, tu es las. Et il pleut. Tu l’as entendu très tôt, lorsque tu as vaguement émergé de ton sommeil réparateur. Elle bat contre les vitres de ta chambre, s’abat mélodieusement, te berçant de nouveau, te faisant replonger dans tes songes. Dans un monde de fantasmes irréels, de rêves pourtant si réalistes… Tu te vois sur scène, faisant salle comble, le violon de ton grand père calé entre ton épaule et ton menton. Tu devines des milliers de regards braqués sur toi, cachés dans l’obscurité, bien calés dans leurs fauteuils. Et alors que tu lèves ta main droite pour venir abattre avec une douceur infime ton archet sur les cordes de ton instrument, la mélodie s’élève. Elle t’enveloppe. Elle est si… distincte. Tu la reconnais. Tu l’as entendu, une fois, une seule. Mais tu la connais par cœur. Le premier mouvement de la Sonate n°2, en la mineur d’Eugène Ysaye : « Obsession ». C’est ton grand père qui te l’a faite découvrir, un soir où tu dormais chez tes grands parents, tout petit. Il ne savait pas que tu l’écoutais, à cet instant. Mais toi, toi… tu as été frappé par la beauté de l’instrument, des sonorités que pouvait produire un violon et également par ce morceau.  C’est suite à ce moment, que tu lui as demandé de t’apprendre à en jouer. Et qu’il a accepté, bien évidemment. C’est donc de ce morceau qu’est née ta passion pour la musique et, plus précisément, pour le violon.

Dans ton rêve, tu es au summum de ta gloire, de ta grandeur. Lorsque la dernière note s’essouffle pour ne faire place qu’au silence, tu entends, tu sens le public se lever. C’est une tempête d’applaudissements qui résonne dans ta tête. Et puis, le rideau tombe. Et toi, tu chutes, d’un coup. Tout devient sombre. Tout ce qui n’était que mélodie devient cacophonie. Tu chois, tu t’écrases. Tu te brises. Tu es fini.

Tu te réveilles d’un coup, en sursaut. Tu es en sueur. La pluie bat contre ta vitre, te calmant, petit à petit. Tu cales le rythme de ta respiration sur celle, régulière, de la pluie calme. Et tout va mieux. Et puis, tu entends une voix. Sa voix. Celle de ton colocataire. Vincent. Vincent est là. Vincent t’appelle. Tu ne réponds pas, sur le coup. Rêves tu encore ? Ou es tu parfaitement éveillé ? Tu ne le sais pas. Alors tu restes allongé, le temps de faire le tri dans ton esprit, de te réveiller un peu plus, également. Sa voix résonne de nouveau.

« French Toasts ? Ça te dis ? »

Visiblement, ton corps est mieux réveillé que ton esprit, car c’est ton estomac qui répond en premier, à l’aide d’un grondement sonore. Puis c’est ton tour, de grogner. En guise de réponse. Mais pas sûr qu’il l’ait entendu. Alors tu finis par virer tes draps, te lèves péniblement pour aller enfiler un t-shirt trop grand. Tu rajustes ton boxer -et le contenu- avant de sortir, un te grattant l’arrière de la tête.

« … Vince … ? »

Tu lâches, en te dirigeant au radar vers la cuisine.

« … C’est moi où tu tentes de m’appâter avec d’la bouffe ? »

Tu lâches, la bouche pâteuse, l’esprit encore un peu embrumé par la veille. Et te voilà qui te gratte une fesse, avant de prendre place à table. Tu te sens pas en forme, c’est peu de le dire. Et tu laisse carrément ta tête tomber sur la table dans un « paf ! » sonore.

« Mrrmpf… »

Tu grognes, avant de ricaner, légèrement. Il va falloir que tu apprennes à dire un « non » convaincant à ton groupe, pour les prochaines soirées. Parce que les afters des concerts, tu as tendance à trop y boire, pour t’occuper et faire genre le mec inabordable. En même temps, si les autres cessaient de t’effrayer autant… oui, bon, d’accord. On le sait tous que tu es un sacré handicapé social et que ce n’est pas un manque d’efforts de ta part, mais t’y es juste pas doué, en fait… Tu soupires, légèrement, avant de te redresser, pour aller chercher de l’aspirine, un verre d’eau… et te faire un café.

« J’crois qu’j’ai la gueule de bois… »

Tu finis par marmonner, avant d’avaler le comprimé et le verre d’eau, avant de laisser de nouveau ta tête tomber contre la table.

« He… tu m’as vendu du rêve avec des… French Toast ? Qu’est-ce ? »

Bon, ok. Tu ne connais pas. Cool. Tu vas goûter un nouveau truc. C’est plutôt une bonne journée, du coup, en fait… non ? Malgré la pluie. Et malgré le fait que ce soit un lundi, s’entend bien.
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Vincent Myers
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Ven 7 Avr - 5:17
Vincent Myers
vincent & solveig
journée pluvieuse
Le silence s'étirait quelque peu après que la machine à café se soit arrêté, laissant une délicieuse odeur dans la pièce qui se mêlait à celle de la cigarette. L'odeur matinale plutôt habituelle pour Vincent, l'odeur du déjà-vu qui rassure, qui couvre même la pluie et le temps gris d'une couche de bien-être. L'odeur d'un matin chez soi ou plutôt, dans le cas présent, d'un midi. Portant la tasse à ses lèvres, après avoir écrasé son mégot dans le cendrier le plus proche, il tendait l'oreille en attendant une réponse de son colocataire. Alors qu'il allait abandonner l'idée d'un déjeuner à deux, il entendit du bruit provenant du couloir et releva ses yeux ambrés en attendant de voir la silhouette se présenter à lui.
Il vit alors le corps du jeune homme apparaître dans le couloir, tout aussi légèrement vêtu que lui et semblant encore assez dans le vague pour que Vincent puisse l'observer sans risquer d'être remarqué. Il n'aimait pas nécessairement mettre Solveig mal à l'aise, ne cherchant pas à rendre leur colocation désagréable pour lui, alors il se contentait de quelques regards, bien qu'il soit souvent tenté de détailler son corps dès qu'il daignait se tourner dos à lui.

Le pauvre ne semblait d'ailleurs pas très en forme, à en juger par sa posture et sa voix encore un peu ensommeillée. Cette douce vision vit sourire le trentenaire qui portait silencieusement son café jusqu'à ses lèvres pour boire et laisser ses yeux parler à sa place. À la remarque de son colocataire, son sourire s'étira et la réplique ne se fit pas attendre, comme toujours avec lui..

« Je dois t'avouer que je ne m'attendais pas à ce que ça fonctionne aussi bien ~ »

C'était un aveu, bien entendu. Il assumait totalement, il l'avait attiré par son estomac mais pouvait-on vraiment le blâmer ? Ce n'était pas le but au départ il n'y avait pas pensé ainsi, cependant c'était le résultat et celui-ci ne lui déplaisait pas le moins du monde. À vrai dire, il songeait à récidiver prochainement, un autre lundi où il ferait la grâce matinée par exemple. Pas que la vue soit très agréable, mais... à vrai dire elle l'était. Quoi que le pauvre Solveig semblait être au bout du rouleau, ce qui rendait Vincent plus compatissant qu'autre chose. Il garda tout de même son petit sourire caché derrière sa tasse de café lorsqu'il le vit abattre sa tête contre la table ; Pauvre table.
Un grognement s'échappa de la créature avachie sur ladite table, puis un rire que Vincent devina être plus sarcastique qu'autre chose. Il préféra donc garder le silence, se contentant d'observer les gestes du jeune homme, profitant qu'il lui tourne le dos pour le parcourir du regard sans un mot, puis sa petite constatation arracha un nouveau sourire bien plus large à Vincent cette fois..

« Ah bon, tu crois vraiment ? »

Sarcasme, quand tu nous tiens. Il avait ce petit sourire quelque peu moqueur mais sans malice, appréciant constater un peu les petits malheurs des autres, sans vraiment le leur souhaiter. C'était humain, non ? Enfin, s'il avait passé la soirée à boire c'était son problème après tout, ça Vincent le savait bien ; Trop bien. Par dessus tout il connaissait les coups bas et les contrecoups de l'alcool, il avait vécu ces choses là un peu plus jeune, mais aujourd'hui il préférait éviter. Il laissait ça aux autres et se contentait de les réconforter au matin, comme avec Sol aujourd'hui. Enfin.. si on pouvait appeler ça du réconfort, puisqu'il ne faisait que gentiment se moquer de lui jusqu'à maintenant.

Enfin, il ne ferait pas que ça non. Lorsque le jeune homme l'interrogea sur la nature du plat qu'il lui proposait, Vincent parut surpris. Il ne connaissait vraiment pas ? Quel dommage, songea-t-il, il allait devoir y goûter pour la première fois avec lui et ses talents approximatifs de cuisinier. C'était du gâchis, pourtant il ferait de son mieux pour rendre hommage au pain perdu et présenter ce délice comme la divine création qu'il était.

« C'est un p'tit dej super simple, tu vas voir c'est pas mauvais avec un peu de sucre.. » Il marqua une pause, déposant sa tasse de café pour se retourner et fouiller un peu le frigo. Celui-ci manquait cruellement de contenu, il devait songer à aller faire les courses prochainement. Aujourd'hui ; Pas envie. Il finirait par le faire, à contrecœur, mais il préférait ne pas y penser et chercher les oeufs et le lait pour préparer leur repas. Il sortit donc les deux merveilleux ingrédients, mais en tirant le carton des oeufs il eut comme une terrible révélation. Un moment de silence très intense alors qu'il restait immobile, le carton au bout d'une main et le lait dans l'autre. L'instant s'étirait, puis un soupir traversa ses lèvres lourdement. Il se détestait profondément pour sa connerie. « En vrai... En vrai t'as pas envie de céréales plutôt ? »

Il avait reposé le lait et tenait dans sa main en se relevant l'emballage d’œufs ; Vide. Ouvrant celui-ci pour bien montrer la profondeur de sa stupidité à son colocataire, il fit la moue ensuite, jetant l'emballage à la poubelle. Lui qui était si motivé, lui qui voulait faire goûter ce plat nouveau à son colocataire, voilà qu'il se retrouvait bien piteux. Son visage trahissait la déception intense alors qu'il traînait des pieds jusqu'à la table, pour s'y poser et laisser retomber sa tête mollement dessus comme Solveig l'avait fait précédemment. Ce n'était même pas une moquerie en plus.

« Trente-deux ans, pas foutu de faire des courses. La honte, pas vrai ? »

Un petit sourire, auto-dérision, l'une de ses grandes qualités. Il ne restait évidemment pas piteux bien longtemps, se redressant un peu dans sa chaise, laissant ses fesses glisser dedans plutôt et son dos contre le dossier. Son regard vers le plafond, espérant presque y voir un arbre à oeufs apparaître, il finit par se résigner.

« Next thing you know, j'savais qu'il y avait plus d’œufs et j'ai tout inventé pour t'appâter ici et te mater en boxer. Pas mal hein ? » Un nouveau sourire, du coin des lèvres, craquant, pas très sérieux faut dire ; Léger comme l'air, léger comme toujours. Il se moquait de lui-même, de son oublis, de sa connerie. Il espérait aussi que Sol en fasse autant et qu'il ne s'en fasse pas avec ça. Il tenta ensuite de penser à un petit déjeuner intéressant, cependant c'était vraiment ÇA qu'il voulait manger et rien d'autre. Déception ; Enfin, il avait Solveig avec lui au moins, c'était une petite victoire en soi. « Dis-moi plutôt, monsieur le musicien, ça a été hier ? ~ Non non, c'est pas qu'une tentative pour te faire oublier mon petit-dej inexistant. »
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Solveig A. Peterson
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Dim 30 Avr - 16:48
Solveig A. Peterson
Monday morning afternoonVincent & SolveigJ'ai une gueule de bois qui intéresserait un sculpteur. (Frédéric Dard)« Je dois t'avouer que je ne m'attendais pas à ce que ça fonctionne aussi bien ~ »

Tu ne t’attendais pas à cette réponse, mais elle te tire un petit sourire, un petit éclat de rire, discret. Tu dois avouer que toi non plus, tu ne t’attendais pas à ce que cela fonctionne aussi bien. Mais ton estomac est le maître des lieux, tu devrais le savoir. Il est si simple de t’appâter avec de la nourriture… et pour peu que ton instinct de femme enceinte se réveille, tu te transformes alors en un glouton sans nom.

Enfin. Tu attends patiemment que le médicament fasse effet, car pour l’instant, tu souffres un peu. Mais bon sang, qui a eu l’idée de t’enfoncer ce marteau piqueur dans la tête, hein ? D’ailleurs, tu te demandes bien comment tu as pu rentrer sans te perdre, cette nuit. Quel heureux miracle. Ou alors, est-ce ton inconscient qui t’a ramené en bonne santé. Parce que te connaissant, il n’aurait pas été étonnant que tu te perdes avant d’appeler Vincent, désespéré.

Puis ton colloc reprend, en parlant de votre petit déjeuner. Enfin. Ce qui devait être votre petit déjeuner. Tu sens qu’il y a une couille dans le pâté à partir du moment où il s’interrompt dans son explication de ce que sont les french toast, alors qu’il ouvre le frigo et fouille dedans. Et ça te revient de la veille, que le frigo… ben… disons que tu as pu le connaître plus plein qu’actuellement. Et là, un soupire t’échappe. Avant de carrément rire, lorsque Vincent te demandes si des céréales, ça t’irait pas plutôt. Mais les céréales, tu les as fini hier, il te semble. Et le lait aussi. Ton estomac grogne, visiblement mécontent. Mais toi tu ris. Vous avez l’air bien cons, d’un coup. Vincent fait preuve d’auto dérision, tu fais non de la tête.

« Ma faute aussi. J’aurais dû y penser. T’es pas le seul à d’voir les faire… »

Cela dit, sa phrase d’après te fait te redresser, avant de te mettre à rougir et baisser les yeux. Oh. Tu sais qu’il n’est pas sérieux. Enfin. Il te semble qu’il ne l’est pas. Mais tout de même. Tu… ne sais plus où te mettre, lorsqu’il te taquine de la sorte.

« … Hn. Je… pff. J’vais aller enfiler un pantalon. »

Tu te lèves, mais il te retient avec une question. Te lancer sur le sujet de la musique, c’est vache. Il est censé le savoir, que tu ne peux pas résister. Tu grommelles doucement, pose de nouveau ton fessier sur la chaise, puis ta tête sur la table.

« Meh. T’es vache. »

Tu lâches, avant de sourire.

« C’était top ! Les gars m’ont laissé finir sur un solo. Le public était en feu. C’était jouissif. Je veux dire. Le public est toujours cool, pendant les concerts c’est toujours la bonne humeur et tout. Mais je ne savais pas comment j’allais être accueilli, sur un solo. J’veux dire… juste moi et ma guitare, t’imagine ? C’est… c’était dingue. J’ai adoré ça. Mais pour autant… ça m’a mis un peu mal à l’aise d’être… juste applaudit pour moi. Alors qu’on est censé être un groupe, tu vois. Enfin. Y avait un mec d’une maison de disque. Qui nous a filé sa carte. Mais… à sa tête… à ses mots… j’suis pas sûr qu’il était vraiment intéressé. ‘Fin… pas par le groupe entier en tout cas. Et … j’sais pas. Ca m’fait un peu flipper, j’te l’cache pas… »

Voilà, tu es lancé dans tes déblatérations et tu en oublies ton estomac qui lui, n’oublie PAS qu’il a FAIM ! Et qu’il est privé d’un petit déjeuner qui semblait prometteur, et tout ça par la faute de votre incompétence à tenir une maison, à Vincent et toi. Tu finis par rire de nouveau.

« Eh. Vincent. J’ai vraiment faim. Mais j’ai vraiment pas envie de sortir avec ce temps… ça t’dit… on se cale dans le canapé, devant un bon film et on s’fait livrer un truc ? Tout ce que tu veux, mais pas de pizzas, par pitié. »

… Tu aurais bien envie de sushis, tiens. Hmm.

« Fin genre. J’sais pas. On remet tes french toast à un autre jour. Tu m’en dois. Mais en attendant, j’t’invite, si des sushis te tentent ! C’est pas sucré… mais j’ai une envie subite. Et puis… j’ai besoin de me cimenter l’estomac. J’te jure… je vais finir avec une cirrhose du foie avant d’avoir réussi à… soi signer un contrat avec une maison de disque, soi être admis à la Julliard. Pitoyable, non ? »

A ton tour de faire un peu d’auto dérision sur toutes ces fois où tu reviens complètement déchiré à l’appartement… en même temps, si on arrêtait de te trainer par la peau du cul à des soirées où tu ne te sens pas à ta place… il faut dire que tu ne sais pas interagir avec les gens. Sauf avec Vincent, en fait. En privé, t’arrives à être relativement naturel avec lui. Pour ça que tu aimes bien vivre chez lui, d’ailleurs. Bon, aussi pour le loyer. Puis il cuisine, un peu, le bougre. Il est de bonne compagnie. Et y a un chat. Tu l’adores, son chat, d’ailleurs. Alors forcément… ça en fait beaucoup, des bons points. Non ?  
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Vincent Myers
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Sam 6 Mai - 6:37
Vincent Myers
vincent & solveig
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La déception semblait bien passer auprès de Solveig qui vivait sans trop de mal la perte des french toasts et le désespoir d'un petit déjeuner si bien qui s'envole. C'était une scène qui aurait pu mettre certaines personnes de mauvaise humeur, puisqu'après tout Vincent l'avait tout de même fait se lever spécialement pour ça. Enfin, tous les deux étaient trop légers pour s'en faire de petites choses comme celles-là. Un bol de céréales ça ferait l'affaire, non ? Alors qu'il posait la question, Vincent se souvint qu'il n'y avait plus de lait et... Bon. C'était un peu désespérant, mais il se contentait de rire, secouant la tête, se disant que vraiment il n'y en avait pas un pour rattraper la connerie de l'autre dans cette colocation. Solveig avouait sa contribution à la situation au moins, ce qui faisait d'eux.. une belle paire d'irresponsables. Et le pire, c'est qu'il n'avait honte qu'à moitié de l'être.

Au fil des bêtises, Vincent avait remarqué les rougeurs aux joues de son colocataire, ce qui lui arracha un petit sourire un peu moqueur, mais sans la moindre méchanceté. C'était beau de le voir réagir, de voir qu'il n'était pas insensible à ces petites conneries pas très sérieuses et, pourtant... Avec un fond de vérité. Non il ne l'avait pas fait venir pour ça, mais oui il se rinçait un peu l’œil puisque la vue se présentait à lui. Pouvait-on sincèrement le lui reprocher ? Après tout c'était sans intentions, vraiment, juste un regard, rien de bien méchant.
Sauf que Solveig avait bien raison ; Vincent était vache, puisqu'en entendant son colocataire tenter la fuite pour aller s'habiller il l'avait relancé. Ce n'était pas sans être intéressé, il en avait quelque chose à foutre de sa soirée d'hier, de son band et de toutes ces choses qui faisaient de Solveig qui il était. Mais c'était aussi un peu pour le retenir, parce que c'était drôle de le voir tout oublier, se lancer dans des phrases pleines de vie, oublier le petit déjeuner raté et même le possible regard de Vincent sur ses fesses. Il n'y avait plus que la musique, sa soirée et toutes ces folies.

Les gens passionnés donnaient vie à Vincent, lui rappelant qu'il n'était pas seul dans cet univers. Au fond il n'était pas bien mieux que Sol, lorsqu'il s'agissait de littérature, de bouquins, de la boutique et de son roman qu'il écrivait dans l'ombre sans vraiment y croire. Il pouvait partir, se lancer, parler tout seul presque sans même avoir envie de s'excuser par la suite.
Alors il l'écoutait avec des étoiles au fond des yeux, même s'il ne pouvait pas s'imaginer pleinement ce que c'était que d'être devant une foule il comprenait sa passion et il comprenait aussi son désir ardent de réussir dans celle-ci. Un sourire au coin des lèvres, comme un parent qui écoute son enfant raconter une journée excitante à l'école, il se sentait détaché et à la fois attaché à ses mots, comme s'il tenait à ce que ça se passe bien pour Solveig, sans raison particulière. C'était simplement ce qu'il méritait, aux yeux de Vince.

« Tu sais, Sol, si c'est toi qu'il veut alors tu devrais pas hésiter... Ce serait du gâchis. »

À nouveau un vague sourire, des mots prononcés pour tenter de l'encourager, mais au fond... Il n'en était pas si certain. Solveig, manque de confiance, peur d'avancer. Ça lui paraissait être ainsi, alors être en solo.. il pouvait s'imaginer la pression que ce serait sur les épaules du rouquin. Insurmontable, peut-être.. Donnait-il de mauvais conseils ? Merde, il n'en savait rien. Il parlait avec insouciance et se contenta de hausser les épaules, comme pour tenter de ne pas trop donner d'importance à ses paroles aux yeux de son colocataire. Parce qu'après tout, en terme de réussite... Il n'était certainement pas un exemple à suivre.

Ils furent alors interrompus par l'appel du ventre de Solveig, arrachant un rire incontrôlé à Vincent qui avait d'ailleurs manqué de s'étouffer avec son café. Alors là. Là il tenait quelque chose. Vraiment, de tous les types avec qui il aurait pu partager son appartement, celui-là était le meilleur. Sans même hésiter, sans connaître les autres, c'était pas possible qu'il y ait mieux. Enfin... du moins en terme d'estomac, ils étaient sur la même longueur d'onde et c'était le plus important... Non ?

« J'approuve totalement ! » Maintenant son ventre grondait un peu à son tour, la faim le gagnant à nouveau ; Il avait réussi à zapper en écoutant Solveig parler de sa soirée, cependant maintenant qu'ils en parlaient de nouveau c'était encore plus intense. Son colocataire proposa donc des sushis, ce à quoi il approuva d'un vif hochement de tête. Il l'invitait en plus ? Un sourire gourmand se dessinait déjà sur ses lèvres à l'idée de ce qu'il allait manger sous peu. « C'est généreux de m'inviter dis donc ~ Je t'en dois deux du coup. M'fin... Tu sais bien que je mange comme un oiseau donc ça compte qu'à moitié ! »

Petit corps, petit estomac. Vincent n'était pas de ces petites personnes qui mangent comme deux, lui il se contentait de portions plutôt normales, mais son défaut c'était qu'il sautait souvent des repas ; Dès qu'il n'était pas chez lui, passant la journée à la boutique, il en oubliait de manger ou alors il grignotait un sandwich au cours de la journée sans vraiment avoir d'appétit. Mais le weekend c'était un peu différent. Il avait tout son temps pour penser à manger et pouvait donc exercer ses "talents" un peu moyens mais passables en cuisine. C'était mieux depuis qu'il vivait avec Solveig, quelque part il y avait quelque chose d'inspirant dans l'idée de cuisiner pour soi et pour quelqu'un d'autre aussi. Quelque chose de motivant.

L'auto-dérision de Solveig n'était pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Vincent savait très bien ce dont il parlait, bien que ça ait été dit sur un ton léger, car il l'avait lui aussi vécu plus tôt dans sa vie. Une petite dizaine d'années auparavant, quand il avait quitté l'école et qu'il buvait dès le matin pour oublier la douleur indescriptible accompagnant la perte de son âme soeur... Il avait souvent songé qu'il mourrait dans un coma éthylique avant d'avoir la chance d'écrire un jour et de publier un livre digne de ce nom. Tristes pensées. Triste d'imaginer qu'il puisse se détruire au point de ne pas pouvoir s'accomplir, mais heureusement il avait réussi à se reprendre en main à l'époque. Son sourire trahissait quelques douces pensées ; Il souhaitait la même chose et mieux encore à Solveig.

« Pitoyable, je sais pas... Mais c'est clairement pas dans ces moments que t'es à ton meilleur mon p'tit Sol. Fais gaffe à toi, te ruine pas t'es jeune, ce serait dommage... » Il marqua alors une pause, brève, puis se passa une main sur le visage en ricanant un peu, découragé de lui-même. « J'ai jamais autant sonné comme un vieux qu'à cet instant précis. Putain... »

Un éclat de rire plus tard, il s'était retourné pour marcher lentement vers le salon. Il s'étira longuement en même temps, levant les bras au ciel, courbant un peu son dos jusqu'à se rendre au canapé qui l'attendait à bras ouverts. Solveig avait eu la meilleure idée du monde en lui disant qu'ils devraient s'étaler et commander ; C'était précisément ce qu'il faisait en cet instant.

« Dans tous les cas... L'alcool possède la capacité de transformer même le meilleur des hommes en grosse loque dégueulasse. Alors fais gaffe à toi tu veux bien ? ~ »

C'était pour clore un peu sa phrase laissée en suspend lors de sa "révélation" sur son âge. Il s'était ensuite laissé mollement tomber comme un sac dans son canapé, prenant malgré tout seulement la moitié de celui-ci car il se reposait en grande partie sur l'accoudoir. Ses jambes nues se tendaient sur le coussin moelleux, appréciant le repos comme s'il avait été debout depuis des heures alors qu'il... venait à peine de se lever. Lundi. C'était tout simplement l'effet lundi.

« Bon allez, tu commandes hein ? Moi je suis pas difficile, prends-moi des rouleaux avec du saumon fumé dedans et tu feras mon p'tit bonheur ~ »

En prononçant ces mots il passa une main sur son ventre, se calant un peu plus dans le canapé, glissant mollement dans le coussin. Le saumon fumé faisait d'avance gronder son ventre d'envie. Il releva ensuite un peu les jambes, les repliant doucement à moitié pour laisser de l'espace dans le grand canapé trois places pour que Solveig vienne se poser lui aussi.
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